Le BAL propose une grande exposition consacrée au photographe américain Lewis Baltz. Si les mouvements d'avant-garde tels que le minimalisme, le land art et le pop art marquent son œuvre, c'est surtout le cinéma d'Hitchcock, d'Antonioni ou de Godard qui transparait comme sa plus grande source d'inspiration. L'exposition présente ainsi ses photographies et en parallèle une projection d'extraits des films dont il a puisé une esthétique. L'installation Ronde de nuit (1992-1995) ouvre l'exposition. Les différents plans révèlent l'importance de l'image devenue instrument de contrôle.
Dans La série The Tract Houses (1969-1971), Lewis Baltz s'est intéressé aux façades et aux détails, symboles du développement de l'urbanisation de la côte Ouest des États-Unis. Il construit des images quasi abstraites composées de surfaces et de lignes. Connu également pour avoir témoigné des paysages désertiques, des zones périphériques d'entrepôts ou de service et des étendues envahies par des rebuts industriels, ce photographe réussit à mettre le spectateur à distance et l'invite à réfléchir sur des situations du quotidien et sur l'état du monde. Le fonctionnement par série lui permet de développer une construction de l'espace et de révéler plusieurs visions du vide. Précisément, dans la série Nevada (1977), le cadrage frontal donne un effet quasi monumental et le hors-champs laisse le spectateur dans un sentiment d'attente, incité à imaginer ce qui se trame derrière la façade architecturale ou l'objet du quotidien photographié, détaché de son contexte.
L'accrochage des séries de photographies fournit au spectateur une vision par plan successif. Sur un mur, les photographies de la série Candlestick Point (1987-1989), forment un ensemble qui met en lumière l'attention de Lewis Baltz sur l'impact que sa photographie peut avoir sur le spectateur.
Lewis Baltz, Common Objects, une exposition à voir absolument jusqu'au 24 août, au BAL (Paris).