En lien avec le cinquième accrochage des oeuvres de la collection sous le titre de « Vivement demain » où l’artiste se fait visionnaire, l’exposition « Emoi & Moi » suit la lignée de la dernière
exposition estivale collective « Situation(s) ». Mais cette nouvelle proposition renverse l’idée d’une ouverture vers l’autre pour se centrer sur des oeuvres dont le fil rouge est l’introspection.
L’espace ouvert d’exposition temporaire est habité par des ensembles de petits espaces, parfois petites cellules où s’inscrit le travail d’un artiste. D’autres oeuvres prennent place sur de longs
murs et offrent un autre rapport de proximité. Chaque univers intérieur des artistes est ainsi bien isolé des autres et invite à rentrer dans une certaine intimité avec l’oeuvre.
Ce type de scénographie fait écho aux Cellules d’
Absalon, des propositions d’habitations à l’échelle d’un corps générique dans un espace. Pascal Convert nous fait véritablement entrer dans son lieu. Il nous invite à rentrer dans sa Chambre
de sommeil. Annette Messager, l’artiste collectionneuse apparait ici comme une figure de proue de ces artistes qui travaillent sur l’introspection. Dans la série des micro-espaces créés dans
l’exposition, l’oeuvre de Tatiana Trouvé constitue un espace qui invite à un rêve de déplacement labyrinthique (photo ci-contre). Exposés en hauteur la série des Self Portraits de Mark Wallinger
affirme l’existence du « JE » invitant à une réflexion sur l’énonciation. A côté, le Mémento caviardé de Pierre Buraglio joue à la fois sur la composition plastique et le souvenir. L’objet
apparait dans l’exposition comme ce qui relève de l’émotion et d’une symbolique proprement intérieure à l’artiste. Les Objets de prémonition de Daniel Pommereulle installés sur un
socle bas nous semblent à la fois propices à la tentation, à une certaine séduction mais nous rébuttent par leur forme. Les psycho-objets de Jean-Pierre Raynaud semblent eux plus liés à
une intimité propre à l’artiste. Plus énigmatique, l’Aliment Blanc de Pierre Malaval semble matérialiser une image d’un rêve obscure. Pierre Joseph et Simon English oeuvrent tous deux à
une recherche autour d’un dessin à la croisée de la mémoire et des associations d’idées. A noter également la présence du rêve avec l’oeuvre de Joris Lacoste. Le travail de Laura Lamiel
s’inscrit dans une certaine poétique autour d’une mise en abîme d’espaces mentaux, qui peut être mis en relation avec l’installation The Lovers de Dominik Lang.
Le point de départ de l’exposition est le film Dancing de Pierre Mario Bernard, Xavier Brillat, Pierre Tridivic qui articule réalité et fiction mais également la figure du double. Il
sera diffusé pour l’occasion le 7 avril.
Les artistes présents explorent une réflexion autour de l’intériorité. Ils sont ces individus qui se cherchent et qui tentent d’inscrire leur émotions, leurs peurs, leurs sentiments. Même si les
oeuvres témoignent des profondeurs intérieures des artistes, elles restent ouvertes au spectateur qui est invité à prendre conscience de sa propre intériorité. Nous pouvons nous reconnaître dans
ces artistes qui donnent forme à ce qui semble irationnel même si certaines pièces nous paraissent difficiles parfois à aborder.
Exposition Emoi & Moi, à découvrir au MAC/VAL jusqu’au 23 avril
site officiel du Musée d’Art Contemporain du Val de Marne (94)
Il faudrait être voisins du MAC VAL. Trop envie de découvrir tous artistes dans leurs espaces limités !
Il faudrait être voisins du MAC VAL. Trop envie de découvrir tous artistes dans leurs espaces limités !