« Mauvaises Graines », une exposition collective à l’espace Topographie de l’art, Paris

L'espace Topographie de l'art propose « Mauvaises Graines », une exposition autour du rapport de l'homme à la nature. Les neuf artistes invités développent, dans leurs œuvres, un possible état sauvage. De cette quête de nature archaïque se révèle un paysage mythique, parfois étrange, mystérieux et onirique.

Dans ses œuvres, Anaïs Ysebaert transporte le spectateur dans un univers onirique, sombre et mystérieux : des paysages aux forêts et aux arbres décharnés, aux troncs brûlés et à la végétation quasi-animale. Dans ses gouaches sur papier, Édouard Baribeaud crée des rapports entre l’art pariétal et le graffiti, la rue et la nature et fait ainsi surgir un monde intemporel. Le duo d'artistes C.N. Jelodanti s'intéresse aux traces laissées par la nature. Leurs peintures de paysage quasi abstrait révèlent les forces de la nature. La frontière est au cœur de leur démarche, tant dans la représentation que dans les thèmes qu'elle recouvre. Les dessins de Sebastian Gögel sont peuplés de créatures mythologiques ou hybrides, dans un tourbillon qui entraîne le spectateur dans un monde où se mêlent la beauté et la laideur. L'artiste avoue : « Les démons sont une bonne métaphore pour les complications, les divisions, l’écartèlement des relations avec les hommes, le bien est le mal. Mais les démons ou les monstres sont aussi des costauds qui te guident à travers l’épaisseur de l’obscurité. Ce sont tes protecteurs. » Stéphane Pencréac’h fait référence à la mythologie et en particulier à l'histoire d’Éros et Thanatos. Expérimentant la gravure sur bois et un jeu de contraste entre des couleurs intenses, il évoque des rites et des incantations. Ses travaux peuvent provoquer dérangement et réflexion sur la morale et les interdits.

Dans les dessins d'Hélène Muheim, se lisent un univers qui surgit d'un passé lointain, sorte de paradis perdu. Chloé Poizat, elle s'inspire de la tradition du sublime pour représenter des paysages de forêt. Dans ses dessins noir et blanc, réalisés au pastel, des animaux, créatures grotesques, symbolisent une rupture entre l'homme et la nature. Les peintures de Tami Ichino sont marquées par une tension entre la force et la fragilité de la nature. L'artiste porte son regard sur les petits détails de la nature, la végétation et les événements qui modifient le paysage, la pluie et le vent. Dans une salle, nous pouvons découvrir comme une installation : Blacklight Selva-constellation, d'Éric Winarto, une série de cinq acryliques sur toile éclairées par une lumière noire. Ses paysages d'arbres invitent à la contemplation.

Les œuvres de l'exposition invitent alors à imaginer un retour à une nature première et fantasmée. L'homme et l'animal trouvent une place parfois étrange, dérangeante, dans des paysages qui révèlent la nature et son cycle perpétuel.

Commissaires de l'exposition : Clara Djian & Nicolas Leto / aka C.N. Jelodanti

Exposition « Mauvaises Graines », à découvrir absolument jusqu'au 30 juillet, à l'espace Topographie de l'art, Paris.