Pour sa première exposition personnelle à la galerie Anita Schwartz, CADU présente un ensemble de peintures, de pièces sculpturales et d'œuvres entre deux médiums.
Ses peintures, huiles sur toile, combinent lignes topographiques et une gestuelle, un travail par couche, superposition de coulures, comme pour faire surgir les traces de l'évolution d'une matière. Des formes suggèrent des volumes, des structures ouvertes, tels des corps. Les lignes se réfèrent à une topographie, à un devenir. L’artiste crée des machines à dessiner des formes, que nous pouvons manipuler. Nous tentons d'établir les liens avec ses peintures. CADU révèle l'intérieur, ce qu'on ne voit pas. ses œuvres renvoient vers des sciences, de la mathématique à la paléontologie et combinent rigueur de tracé et coulures. Les contrastes colorés troublent notre perception et les flux présents dans les œuvres nous mènent à un déplacement de notre regard.
L’Agate l'amène à créer des peintures à la diversité de couleurs. Celles-ci évoquent un temps ancien. CADU développe un geste pictural tel qu'il creuserait la matière ou ferait remonter à la surface des couches d’éléments.
Ganga, une série de sculptures en cuivre réalisée en partenariat avec Virgilio Bahde semblent dotées d'un certain rapport à la magie. Des impuretés et des matériaux qui y sont greffées et suggèrent de possibles reliques. Ses cannes, crochets seraient des objets pour des incantations.
Avec la série des Craca Ganga, l'artiste associe peintures et formes sculpturales, des assemblages qui renvoient à un intérêt pour la géologie. Certaines pièces sont en équilibre et suggèrent des hybridations entre éléments naturels et objets.
L'ensemble de ses œuvres de différents médiums invite à créer des liens vers un paysage ancien ou en devenir, et suscite l'envie de découvrir ce qui se cache derrière les matières. Cet artiste sollicite notre intérêt pour les formes de la nature. Il nous propose de prendre le temps de contempler et de saisir la multitude d'éléments, de couleurs, de textures qui créent ces espaces en mouvement.
Pauline Lisowski
Une exposition à découvrir jusqu'au 26 octobre à la galerie Anita Schwartz, Rio de Janeiro, Brésil.
CADU et VIRGILIO BAHDE, Craca Ganga, 2019, Madeira, níquel, cobre, malaquita e ágata, 12,0 x 34,0 x 24,0 cm