À la galerie Umcebo, Phédia Mazuc dévoile un ensemble de photographies noir et blanc de paysages d’arbres, parfois vus de loin, parfois solitaires. D’abord peintre, elle a découvert l’outil photographique comme supplément au pinceau. Les arbres, choisis pour leur port qui dessine des lignes, apparaissent dans une atmosphère entre chien et loup, baignée d’une douce lumière de « Nuit américaine ». Ses images relèvent d’un intérêt pour la matière. En prenant le temps de les contempler, la couleur apparaît au travers du noir et blanc. L’artiste nous invite à regarder les arbres, ces êtres à la fois immobiles et en mouvement, qui nous attirent et arrêtent notre regard.
Phédia Mazuc présente également une série de petits formats, assemblage d’une peinture monochrome, riche en textures, entre épaisseur et transparence, et d’une photographie. La peinture apporte la lumière ainsi que la couleur et fait alors ressortir le contraste noir et blanc de l’image. Si ces paysages suggèrent un sentiment de nostalgie, la peinture leur redonne une dynamique. Ces diptyques offrent une infinité de combinaisons possibles. Pour l’artiste, ce procédé permet de laisser les spectateurs s’approprier l’œuvre. En fonction de la couleur choisie, la photographie acquière un autre éclat, une douceur, une chaleur, l’impression d’un espace entre réalité et fiction, hors du temps. Les arbres se révèlent d’autant plus majestueux, voire merveilleux ou vénérés.
Dans sa série de photographies de fleurs fanées, le végétal parait encore en vie. La plante surgit du fond d’un noir intense comme si elle renaissait. L’artiste met en lumière la plante pour la beauté de sa structure. Elle révèle une attention au végétal et un soin apporté à sa mise en scène.
Ainsi, cette exposition présente une diversité d’expériences d’utilisation du médium photographique. Les œuvres de Phédia Mazuc appellent à rêver, à se raconter des histoires et à songer à des souvenirs de paysages traversés. Elles nous conduisent à des allers-retours entre jour et nuit, immobilité et mouvement, couleurs et noir et blanc.
Pauline Lisowski
Une exposition à découvrir jusqu'au 21 décembre
Galerie Umcebo – Safy & Cyrille Varet
Le requiem des immobiles de Phédia Mazuc, révèle une nature sculpturale figée dans l’instant, avec des arbres impassibles ancrés dans des positions majestueuses, presque théâtrales.