Pour sa première exposition personnelle à la galerie Arnaud Lefebvre, Stéphane Bayard présente un ensemble d’œuvres où se trame peu à peu la matérialisation d'une phrase, révélant la poursuite d'un travail autour du voile et du pli.
Stéphane Bayard utilise la peinture comme un processus de travail avec la toile qui donne naissance à un tableau abstrait et appelle le spectateur à lire une mémoire qui se détache dans le temps. Trois tableaux montrent un jeu avec l’envers et l'endroit.
La vidéo Bronze montre une image à la fois attirante et inquiétante qui contraste avec la bande son qui laisse entendre une conversation, un bruit de fond, quelque chose de l'ordre du réel.
Dans une série de peintures, une masse faite de liant vinylique suggère l’effervescence d’une pensée qui se développe en cercles concentriques.
Vocabulaire formel, les lignes de couleurs et la matière transparente s’unissent tout en se repoussant l’un et l’autre. Dans d'autres œuvres, sur des feuilles de papier imprégnées d’huile, les lignes diffusent la pensée sans jamais sortir de leur état entremêlé. Ces Formes de pensée sont également matérialisées par de fins filaments de cire qui mettent en tension la fluidité et la force d’une pensée tissée dans le temps. Dans un diptyque, des lignes, qui semblent en mouvement, forment le reflet passé de noms d'artistes. Il invite à un travail du regard. A nouveau, l’écrit perd de son sens pour être vu comme forme et matière picturale.
Si la ligne conduit le fil de la pensée, dans l’ensemble des œuvres, elle est la trace d’une pensée en mouvement, concentrée ou fuyante.
Dans le Projet pour des tableaux reliés entre eux, un réseau de lignes fines entremêlées, dessiné au crayon de couleur se déploie pour créer des liens entre les tableaux de l’exposition. Ces entrelacs forment une surface carrée d’où partent des fils connecteurs. Stéphane Bayard livre ici sa recherche sur l'inscription d'une pensée dans une surface. Il s'approprie l'espace de la galerie pour créer son paysage.
Cette exposition invite à une promenade à travers une mise en scène de liens qui se font et se défont.
Stéphane Bayard, "Je veux être immortel", à découvrir absolument jusqu'au 24 mai
Galerie Arnaud Lefebvre, Paris