Les projets des Frères Chapuisat prennent souvent l'aspect de constructions, d'architectures éphémères. Leur installation monumentale à l'abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen-L'Aumône dans le Val-d'Oise en est un exemple. Ces deux artistes s'intéressent aussi au sacré et puisent leurs références dans les croyances populaires. Ainsi, leurs installations invitent le spectateur à une forme d'introspection, à un recueillement.
Pour cette exposition dont le nom fait directement écho au temple et donc au sacré, la JGM. galerie leur a donné carte blanche. Le duo d'artistes propose de rendre hommage à des artistes décédés au cours des dernières années (Mike Kelley, Franz West, David Weiss, Cy Twombly). Ils ont construit des petites pagodes ou stûpa (reliquaire et lieu de culte bouddhiste) pour y abriter chaque oeuvre. Ce petit lieu de culte, créé en fonction de celle-ci, la transforme en relique. Notre rapport à l'art se déplace alors vers une plus grande proximité avec son créateur.
Plongée dans l'obscurité, la galerie prend l'aspect d'un sanctuaire où règne une ambiance mystique et mystérieuse à la fois. Face à chaque oeuvre devenue relique, le spectateur est invité à éprouver une expérience de l'ordre du sacré. Il est incité à regarder à l'intérieur des petites constructions dans lesquelles une lumière vive rend visible l’œuvre, la trace de l'artiste disparu. Le parcours de l'exposition prend la forme d'un rituel où il s'agit de découvrir l'ouverture qui nous rapproche de l'artiste et de son travail.
Cette exposition est l'occasion, pour les Frères Chapuisat, d'inventer un nouveau système de présentation : la galerie devient une véritable chapelle pour apprécier l'art contemporain et rendre hommage aux artistes.
Cette exposition fait partie du parcours des galeries dans le cadre de la manifestation "Nouvelles vagues" organisée par le Palais de Tokyo.
"Sanctum Sanctorum", une exposition des Frères Chapuisat à la JGM. galerie, Paris, jusqu'au 31 août