Rarement exposée en France, l’oeuvre de Lucian
Freud (petit-fils de Sigmund Freud), est surtout connue pour les portraits, et les nus aux chairs affaissées. Le Centre Pompidou a opté pour un fil conducteur, l’atelier, pour présenter l’oeuvre
du peintre. Le peintre a choisi de retourner à l’atelier pour travailler d’après modèle vivant.
Dans ses peintures, on peut ressentir l’émotion que peut procurer le lieu de l’atelier. On découvre surtout comment le peintre se lie avec son modèle. Une belle surprise : j’ai pu découvrir que
Lucian Freud s’est aussi intéressé aux extérieurs, et plus précisèmement aux vues de son jardin : un intérêt pour le végétal. Lucian Freud construit son oeuvre autour de l’observation de ses
modèles mais il donne toujours sa propre vision des êtres et des choses. Ses nus sont peints avec une matière picturale, parfois très épaisse. Le peintre a beaucoup travaillé le sujet de
l’autoportrait dans lequel le miroir prenait une place forte. Le peintre s’est toujours intéressé à la nudité pour la nudité, à la chair. Lucian Freud a aussi beaucoup regardé la peinture. Dans
ses oeuvres, il joue à la relecture des oeuvres des classiques tels que Chardin ou Cezanne. Il s’applique à une mise en scène des objets. Dans la dernière salle de l’exposition sont présentés les
grands nus, véritable travail sur la chair. Il dit d’ailleurs que « ce qui m’intéresse vraiment dans les gens, c’est le côté animal ». Tous ces nus peuvent inspirer une certaine fascination, mais
aussi répulsion voire dégout chez le spectateur.
Pour clôturer l’exposition : un film Petits gestes dans des pièces vides, réalisé spécifiquement pour l’exposition avec Lucian Freud. Ce film fait intervenir l’artiste mais aussi des danseuses
qui évoluent dans des pièces, faisant référence à l’atelier de l’artiste : Magnifique ! Les photos de l’atelier de l’artiste prises par David Dawson sont aussi émouvantes et nous plongent dans
l’univers très personnel de l’artiste.
Exposition à voir absolument jusqu’au 19 juillet