Dialogue avec un brin d’herbe : une exposition qui appelle à l’observation de la nature

Depuis le printemps fleurissent nombre d'expositions autour de la nature et du jardin ! À Malakoff, "Dialogues avec un brin d'herbe" est pensée comme un laboratoire où nous sommes invités à prendre le temps d'observer le monde organique et minéral. Le 1er juin, la ville a d'ailleurs inauguré un verger. Cet espace offre aux habitants un lieu de repos, de calme, là où ils pourront également déguster des fruits tout au long des saisons.

Cette exposition propose de nouveaux regards sur les relations entre l'homme et la nature, et sur notre façon de tisser des liens avec le vivant. De plus en plus, se révèle un mélange des disciplines où l'artiste travaille à la manière d'un scientifique, joue avec la nature, cherche à nous la donner à voir. Il l'écoute, l'observe, tente de la comprendre, met en avant sa richesse. Le jardin est aussi, de plus en plus, devenu un besoin : on a une envie de prendre soin, de regarder et prendre le temps de laisser pousser et grandir les végétaux.

Dès l'entrée, l'œuvre de Melissa Dubbin et Aaron Davidson intrigue et suppose de croire en une certaine magie des pierres. Plus loin, on peut découvrir le jardin miniature de Martine Camillieri. Pousse pousse !, ludique, cette installation fait appel à notre imaginaire d'enfant, au plaisir du petit bricolage. À côté, un "atelier qui pousse" invite petits et grands à mettre en cultures des boutures de toutes sortes, à les laisser grandir sur place ou à repartir avec. L'artiste nous donne ainsi envie de jardiner, d'éprouver la joie de voir l'évolution des pousses et de prendre conscience de nos gestes et du besoin d'une attention quotidienne.

Kräut Unkräut d'Adrien Missika met en avant les manières dont l'homme tend à acclimater les plantes. Wilfried Almendra nous incite, lui à regarder comment celles-ci prennent le dessus sur l'architecture. Concrete garden semble être une trouvaille archéologique. Jean, une sorte d'aquarium, fait de bric et de broc, renferme des plantes vertes. Elle forme un micro-biotope. L'artiste interroge les manières dont nous construisons notre habitat idéal, un pavillon avec jardin, les plantes, comme source de bien être ou simplement objets de décor.

Anouk Durrand-Gasselin, avec son installation Sporées, offre, elle, au spectateur un moment contemplatif, l'occasion de découvrir la mystérieuse beauté de ces éléments naturels. Le plus petit, devient ici, l'infiniment grand, un paysage quasi cosmique.

À l'étage, le travail d'Edouardo Kac s'apparente à une restitution d'une expérience scientifique. L'artiste a créé Plantimal, Natural history of the enigma une nouvelle forme de vie, une fleur créée par génie génétique, née de l’hybridation d’un Petunia et de son ADN. PSX Consultancy, projet de Pei-Ying Lin, Spela Petric, Dimitrios Stamatis et Jasmina Weiss, relève aussi de l'expérimental. L'art et la science se mêlent dans ces projets qui nécessitent une approche plus intellectuelle, un besoin de comprendre et d'en savoir plus quant au processus de croissance et de création.

Plus loin, Cécile Beau invite à prendre attention au vivant. Cladonia, échantillon constitué de mousse et de lichen renvoie à la croissance des plantes pionnières, celles qui forment la vie. En les présentant sous une lampe de croissance, elle maintient ce milieu fragile, ce microcosme, sollicite le regardeur à prendre connaissance du règne végétal. Still Alive, telle une présentation d'une expérience scientifique, montre des pierres qui pourraient potentiellement être modifiées. L'artiste donne à voir la matière en transformation. Exposée à l'intérieur, la matière naturelle révèle ses caractéristiques, l'influence du temps ; ces installations nous renvoient à des milieux naturels, fragiles. Karine Bonneval s'emploie elle, à restaurer un lien avec le vivant. Ses œuvres rendent compte de l'arbre, comme individu sensible, avec lequel rentrer en connexion.

Ainsi, "Dialogues avec un brin d'herbe" invite à méditer sur notre besoin de renouer des liens avec le vivant, avec le végétal, élément poétique et de plus en plus considéré dans son versant politique. Laboratoire du vivant, elle invite à revenir découvrir l'évolution les œuvres. Du 28 juin au 1er juillet des œuvres dites "intruses" prendront d'ailleurs place dans l'exposition, des performances, rencontres avec les pièces, dialogue ce vivant exposé.

Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 9 juillet.

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Claedonia de Cécile Beau, copyright : Pauline Lisowski

Claedonia de Cécile Beau, copyright : Pauline Lisowski

Pousse pousse ! de Martine Camillieri, copyright : Pauline Lisowski
Pousse pousse ! de Martine Camillieri, copyright : Pauline Lisowski

Pousse pousse ! de Martine Camillieri, copyright : Pauline Lisowski