Exposition Peau et Autre : des oeuvres de trois artistes femmes dans un musée insolite

L'exposition "Peau et Autre" offre l'occasion de découvrir un musée singulier, le musée des moulages de l'hôpital Saint-Louis. Elle réunie les œuvres de Dominique De Beir, Catherine Larré et Frédérique Lucien, trois femmes artistes, qui travaillent sur la question du corps, des matières et du toucher.

Entre octobre 2016 et janvier 2017, elles ont mené des ateliers de pratique artistique auprès de patients des hôpitaux Saint-Louis et Fernand Widal. Elles ont exploré avec eux les thèmes de la peau et de l'enveloppe, à travers leurs médiums, photographie, sculpture, dessin. Ce projet leur a permis d'interroger leur pratique et de développer leur recherche artistique.

Dominique De Beir, Catherine Larré et Frédérique Lucien se sont inspirées de l'atmosphère et de l'histoire du musée des moulages de l'hôpital Saint-Louis pour créer de nouvelles pièces.

Leurs œuvres, dissimulées dans les mobiliers, vitrines, armoires, posées sur les tables… se perdent presque parmi la collection de moulages. Certaines ont même été réalisées à l'échelle du mobilier, comme pour marquer le lieu de traces d'une dernière occupation.

Dans des armoires, Frédérique Lucien a accumulé une série de moulages de fragments de corps. Doigts, sexes, jambes, bouches, seins… moulés, apparaissent comme de nouvelles formes organiques, à travers desquelles on peut voir d'autres univers. Sur les armoires, elle a aussi greffé des dessins de corps, agrandis. Ses petits volumes en porcelaine, suspendus à des crochets de porte-manteau paraissent précieux, intriguant. Le sujet disparait pour laisser la place à d'autres histoires…

Dominique De Beir s'invente toutes sortes d'outils pour travailler la matière, y faire naître des formes. Elle perce, perfore, crée des impacts et révèle les surfaces, les textures… Elle met en évidence les caractéristiques des matériaux. Ses œuvres font écho aux moulages, fragmentés… Elles ponctuent le musée, telles des marques qui se seraient accumulées au fil du temps.

Les images de diverses couleurs de Catherine Larré, énigmatiques, attirent la curiosité du visiteur. Collages d'images découpées de corps, d'objets, celles-ci présentent des postures étonnantes. Dans l'exposition, ces images suggèrent des tensions, des torsions, toutes sortes de transformation. Elles évoquent la peau, enveloppe fragile, surface délicate… Les contempler c'est se laisser prendre au jeu d'une plongée vers des mondes étranges. 

D'une diversité de couleurs et de matières, les œuvres de ces artistes composent un ensemble d'éléments, harmonie de nouvelles pièces à observer et à décrypter. Cette exposition incite à aiguiser son regard. Sa découverte se fait progressivement, par aller-retour d'un mobilier à l'autre, de vitrine en vitrine… Une œuvre amène vers une autre.

François Durif propose aussi des moments d'échange durant l'exposition. À 13h, les jours de la semaine, il propose des promenades performées. Il raconte l'histoire de l’hôpital au temps de Jules Baretta (1834-1923) et des pionniers de la dermatologie qui ont travaillé pour la création de ce musée.

Ainsi, cette exposition propose un parcours dans un lieu à l'atmosphère étrange. On oublierait presque les collections conservées, au profit des œuvres des artistes.

Une exposition à découvrir jusqu'au 17 septembre au musée des moulages de l'hôpital Saint-Louis, Paris

Ouverture de 13h à 18h en semaine

et de 10h à 18h pendant les Journées du patrimoine

copyright : Frédérique Lucien

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