Le projet #TurnUp est né de l'initiative de Matthieu Crimersmois de réunir des œuvres d'artistes de différents médiums, sculpture, peinture, dessin, installation, à l'occasion d'une carte blanche proposée par la galerie BS, à Paris. Suite à cette exposition en avril dernier, le directeur de la galerie de la voûte lui a proposé de retenter l'expérience dans son espace aux volumes atypiques.
L'exposition s'est ouverte avec la performance de Jérôme Poret, une expérience musicale. Kombi de Michel Aubry suscite l'interrogation du visiteur. Ce vêtement surprenant composé de plusieurs parties est un hommage aux figures de l'histoire de l'art moderne. Au sol, la sculpture de Xavier Cormier évoque une forme qui pourrait se transformer, se déplier, se détordre à l'infini. Descendant l'escalier d'Elliot Gaillardon, semble elle aussi en état de suspens. L'image imprimée sur tissu suggère un mouvement, une légèreté qui s'affirme aussi bien par la transparence et les couleurs de l'impression que par l'installation.
Alexane Morin s'intéresse à la ville, à l'architecture, à des lieux en transition. Sa série d'aquarelles joue sur l'entre-deux, la tension entre le construit et le déconstruit, entre le fragile et le solide… Ses bâtiments paraissent en état de dilatation, de transformation, comme si un phénomène venait tout bousculer. Cette attention aux espaces urbains se retrouve dans la série de photographies de Julien Langlois. Assemblées, ses images recréent un parcours à travers un territoire. Derrière chacune, une histoire se cache, la possibilité d'un ailleurs, d'une envie de découvrir ce qu'il y a derrière, au loin. La peinture de Joël Degbo montre une aire de jeu, de nuit, un espace public oublié. De nuit, elle fait écho à un retour sur des lieux voués au développement urbain.
Un mystère se dégage de la peinture de Marianne Pradier. Riche en symboles, elle nécessite de comprendre les significations et les sources qu'elle renferme.
Le mouvement, le flux, une certaine vibration émanent des œuvres sur tissu de Damien Caccia. La matière colorée fluide paraît figée et pourtant encore en perpétuelle transformation. À la fois zoom sur un élément naturel ou captation d'un paysage mouvant, celles-ci présentent une certaine énergie, une activité interne… Comme sortie du mur, au sol, la pièce en billes d'argile de Cécile Hadj-Hassan évoque un possible corps qui se décompose. Lucie Le Bouder s'est servie de l'étroitesse d'un espace de la galerie pour y créer une installation. Une structure composée de formes colorées et de tiges de métal se déploie du sol jusqu'aux murs. Telle une greffe, elle révèle l'architecture tout en la modifiant.
Ainsi, le fil conducteur se découvre peu à peu, le temps, l'entre-deux, les notions liées à la construction, à la transformation. Des performances apporteront un nouveau tournant, de nouvelles histoires, à la fin de l'exposition.
#TurnUp 2, une exposition à découvrir jusqu'au 6 janvier
Galerie de la Voûte, lieu d’expositions Temporaires de l’est parisien, porte de Vincennes.
Arase #3 de Lucie Le Bouder