L’horizon des événements, une exposition d’Abdelkader Benchamma : une plongée dans les profondeurs

Abdelkader Benchamma développe un travail de dessin noir et blanc, entre figuration et abstraction, un univers qui emprunte aussi bien à la science, à l’ésotérisme, à la littérature et à l’histoire de l’art. Ses œuvres, dépassant les limites du dessin, ouvrent vers des mondes incertains, des territoires infinis.

Sur invitation de José-Manuel Gonçalvès, cet artiste a conçu son exposition au 104 comme une invitation à rentrer progressivement dans un paysage, un voyage à la fois physique et mental. Le titre "L'horizon des événements" inspire à la découverte de phénomènes mystérieux.

Au centre de la première salle, il a composé un espace de présentation, une architecture sous la forme d'un paysage qui se délite, pour ses différents types de dessin. Cette construction fait écho à des mouvements qu'on retrouve dans ses dessins à l'encre. Le cabinet des hétéronymes réunit des anecdotes scientifiques, des fragments de journaux, des faits historiques, des images sources d'inspiration, des paysages, un répertoire de références, d'imageries, de pensées. Cette installation inclue également des reproductions de gravures des artistes Gustave Doré, Rembrandt, qu'il s'approprie pour faire naître de nouvelles apparitions. Cette collection d'images convie le spectateur à rêver et à s'interroger sur notre monde.

Dark Matter, un grand dessin à l'encre joue sur la prolifération d'une matière. Telle une écriture ou une empreinte d'un phénomène physique, ce dessin suggère un univers infini, où se perdre, un monde qui ouvre vers un autre.

Avec Los Angeles battle, Abdelkader Benchamma propose une autre exploration de l'espace. Ce grand mural au fusain est support pour d'autres dessins inspirés de coupures de journaux. Ici, les dessins s'emboîtent les uns dans les autres pour mieux interroger les possibilités des images et la multiplicité d'expériences qu'elles permettent.

Paréidolie #2, des grands dessins suggèrent des failles, des coupes géologiques, des pierres, espaces de rêves et de multiples projection mentales. L'artiste s'est inspiré du marbre, la pierre qui est censée provoquer des hallucinations. Ces dessins sont en effet vecteurs d'une infinité d'images possibles.

Des dessins plus figuratifs Book of Miracle sont eux issus d'une recherche sur la représentation dans les arts de l'Islam. Ils font référence au Livre des miracles, illustrant les phénomènes naturels et célestes depuis la création du monde.

Dans une seconde salle, sur les murs blancs, des petits dessins, apparaissent comme des constellations dans un univers. Abdelkader Benchamma propose ensuite une expérience immersive dans un milieu de matière noire où perdre ses repères : des phénomènes naturels, des événements, entre force et fragilité, rêve et réalité. Cette œuvre appelle à des images à la frontière entre le merveilleux et le cauchemar.

Ainsi, Abdelkader Benchamma propose un parcours à travers différents dessins, espaces de projection, des univers infinis, dans lesquels plonger et se laisser porter par les nombreuses images qui se découvrent. Au delà du dessin, cette exposition invite à diverses expériences esthétiques, de l'ordre de la contemplation, une promenade du regard.

Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 6 mai au 104.

Exposition Abdelkader Benchamma, crédit Quentin Chevrier, mars 2018

Exposition Abdelkader Benchamma, crédit Quentin Chevrier, mars 2018

Exposition Abdelkader Benchamma, crédit Quentin Chevrier, mars 2018

Exposition Abdelkader Benchamma, crédit Quentin Chevrier, mars 2018