Craig Stewart a développé un système de notations, des signes, des tracés, symboles du temps. De façon minutieuse, il prend le temps de se souvenir par le dessin. Précises, délicates, ses œuvres témoignent d'une concentration, d'une méditation, d'un long moment passé à cheminer sur le papier.
À la galerie Graphem, pour son exposition "Sentimental procedures", il présente des dessins de différents formats dans lesquels apparaissent diverses formes, paysages, architectures, phénomènes.
Petit à petit, ses tracés, à intervalles plus ou moins espacés, font naître des espaces de projection, des lieux de mémoire, des instants vécus. Le regard est invité à circuler, à se laisser porter par les chemins qui s'ouvrent.
Un grand dessin de 100 x 70 cm montre, de loin, le plan d'une église et l'impression d'un paysage de montagne… De près, on relit son signe graphique, tels des pas qui témoignent d'un trajet. Deux systèmes de représentation se confondent et créent l'impression de plusieurs mondes.
D'autres petits dessins suggèrent également des mouvements, des circulations, comme des traversées… Craig Stewart laisse ses traits venir comme ses pensées, ses souvenirs resurgir. Ses dessins rappellent des visions, des apparitions d'images. On n'en finit pas de s'y plonger…
La série Hours révèle d'autant plus son attention à enregistrer le temps qui passe. Sur des cartes postales anciennes, une forme abstraite est composée de dizaines de petits traits alignés, des tracés, temporalité d'une journée. Les 24 dessins font écho aux 24 heures d’une journée.
Sur la vitre, des centaines de petits traits laissent apparaître une forme rectangulaire. Un cadre évidé de même format lui répond. À nouveau, l'espace dessiné véhicule le temps passé, une présence…
Les dessins de Craig Stewart offrent une infinité d'images, de cheminements à suivre… Ils procurent à la fois des sensations de vertige et proposent de nouvelles manières de faire revivre des instants vécus, des lieux, qui restent en mémoire.
Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 27 mai à la galerie Graphem.