Exposition Campo : des œuvres qui convoquent un lien avec l’espace architectural et l’environnement de végétaux qui l’entoure

L'école d'art de Rio de Janeiro a la particularité d'être située au cœur de parque Lage, un jardin forestier.  La nature foisonnante peut être source d'inspiration pour les jeunes artistes.

L'exposition CAMPO, qui signifie « champ  »  réunit des artistes bien connus qui furent étudiants à sein de l'école. Ils explorent la notion complexe d'espace à l'aide de différents médiums. Leurs oeuvres prennent forme selon l'architecture et interrogent un déplacement, un mouvement possible.

Le mobile Gamboa II de Beatriz Milhazes est doté de diverses références au baroque italien et au carnaval brésilien. Suspendue, l'œuvre présente une multitude d'éléments bariolés, de formes et couleurs diverses. Elle convoque un éclatement, un goût pour le décor et pour ce qui appelle à la fête.  

L'œuvre Paff (turmeric) d'Ernesto Neto traverse l'espace et présente une tension, jouant sur les forces de la gravité. L'artiste propose une pièce qui semble malléable, entre le dur et le mou, tel un corps qui se détend et appelle à ressentir son propre corps.

Luiz Zerbini montre une série de monotypes réalisés avec des végétaux et des pigments. Ceux-ci font echo à un roman de Mario de Andrade. Le livre donna également naissance à un film tourné au Parque Lage. Ses œuvres s'apparentent à un herbier et nous conduisent à établir des liens avec les végétaux présents dans le parc.

Daniel Senise mène un travail directement relié à l'architecture. Ses œuvres renvoient à l'histoire de l'art, à la matérialité de la peinture. Par l'incorporation de matériaux, elles contiennent la mémoire. Son travail se fond de manière subtile dans le mur de l'ancienne écurie.

Les oeuvres d'Adriana Verejao témoignent de situations difficiles, adoucie par une lumière et un art de la couleur. Les espaces qu'elle crée, peinture et sculpture sont à la fois attirant, vertigineux et inquiétant. Le vide et les surfaces de carrelages l'amènent à mettre en lumière l'extérieur, un état d'un milieu en transformation.

Une salle dédiée aux oeuvres de Laura Lima se renouvelle selon ses protocoles d'activation. Ses pièces, volumes pris dans un maillage suggèrent l'action humaine, des gestes de fixation. Ces actions peuvent être répétées en suivant ses instructions et ainsi donner vie à l'œuvre.

Ainsi, cette exposition propose de découvrir la diversité de démarches d'artistes qui explorent différents matériaux et composent avec l'espace. Ici, leurs oeuvres résonnent avec ce lieu entouré d'une luxuriante végétation, où des allées nous inviteraient à nous perdre et à explorer l'au delà des frontières. La présence de ces œuvres incite à nous interroger sur le processus d'apprentissage et sur le développement de la vie de l’artiste. Étudiants dans cette école d'art, il semble que ce terrain ai marqué ces artistes, par sa topographie et la multitude d'espèces qui attirent l'œil et invitent à l'expérience.

Pauline Lisowski 

Une exposition à découvrir jusqu'au 20 octobre à l'école d'art visuel de Rio de Janeiro