Dans la mouvance d’expositions portant sur notre relation à la nature, la maison des arts d’Anthony propose « Traces du végétal » qui réunit Marinette Cueco, Marie Denis, Marie-Noëlle Fontan et Duy Anh Nhan Duc. Chaque artiste nous mène à regarder autrement la nature et prête un soin particulier à la cultiver comme son matériau. Un espace bien distinct leur est consacré pour mettre en avant la spécificité de leur pratique.
Marinette Cueco est connue comme l’une des artistes pionnières à se consacrer au tissage et tressage de plantes. Le jardin est pour elle le lieu de cueillettes, de plaisirs et de soins pour observer les végétaux. Ses œuvres, entrelacs, herbiers, témoignent de son extrême patience à les comprendre et à les utiliser selon leurs spécificités. Au sol, une installation, tapis d’herbes, pelotes végétales, sollicite des souvenirs de contacts avec la nature.
Chez Marie Denis, le végétal est substance pour des compositions où se jouent différents rapports d’échelles. Chaque projet est pour elle un point de départ pour de nouveaux assemblages où elle combine sculptures, herbiers, feuilles en fax, images et autres pièces patinées. Pour l’exposition, elle nous invite à nous pencher pour contempler un haïku végétal, composition à partir d’œuvres qui convoquent diverses sensations et temps des plantes.
Marie-Noëlle Fontan présente un ensemble de tissages dans lesquels elle insère des végétaux qu’elle récolte au fil de ses promenades. Ses cueillettes sont motivées par les formes et qualités des plantes qu’elle rencontre. Ses œuvres sont ici soit suspendues, soit aux murs, laissant passer la lumière et révélant leurs matières et leur fragilité. L’artiste nous révèle un besoin d’une nature, de protéger chaque élément qu’elle trouve pour lui donner une forme. Ses créations témoignent du temps de ces matières naturelles qui se modifient.
Le monde végétal de Duy Anh Nhan Duc est marqué par le pissenlit. Il utilise avec soin, tel un botaniste, cette espèce des plus communes et agence un par un chaque petite aigrette pour créer ses compositions. D’autres œuvres, curiosités végétales, présentent des plantes auxquelles il ajoute parfois un élément qu’il magnifie, lui donnant un côté précieux. L’artiste nous invite à regarder de près un champ de végétaux mis en forme, une concentration de ces parties de fleurs, qui appellent au monde de l’enfant.
Ainsi, les œuvres de ces quatre artistes nous incitent à redécouvrir la nature, celle qui nous est si proche et qu’il suffit de contempler pour y voir ses bienfaits. Éléments de création, les plantes nous invitent ici à une attention d’une grande finesse, à un art du regard et du soin pour dévoiler ce qu’elles ont à nous offrir.
Pauline Lisowski
Maison des arts, Anthony, jusqu’au 26 janvier
Dernière modification le 10/01/2020 Installée dans un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle, la Maison des Arts est un centre d’expositions situé en plein cœur de la Ville, dans le parc Bo…
Marie Denis, L’herbier estampes, 2019 © Adagp, Paris 2019