Seconde Main, une exposition d’oeuvres-sosies dans les collections permanentes du Musée d’art moderne de la ville de Paris

L'exposition "Seconde Main" revisite l'accrochage des collections permanentes  du musée en explorant le principe de copie, d'appropriation ou d'imitation…

Dans les 18 salles des collections permanentes se sont immiscées des "œuvres-sosies". Certains artistes revisitent des œuvres majeures de l'histoire de l'art. Ainsi, les toiles de Mondrian ont servi d'inspiration au collectif General Idea, à Mathieu Mercier (voir photo) et à Tom Sachs. D'autres artistes explorent le principe de reproduction,  voire de continuité d'une œuvre : Ernest T. a entrepris de combler les manques du catalogue raisonné du Douanier Rousseau à partir des titres et des dimensions des œuvres disparues. L'exposition nous présente aussi les œuvres d'artistes dits appropriationnistes : Sherrie Levine, André Raffray, Mike Bidlo et Gavin Turk qui se met en scène dans des rôles d'icônes comme Andy Wahrol ou Pollock. Richard Baquié perce le mysthère de l'Étant donnés : 1)La chute d'eau, 2)Le gaz d'éclairage de Duchamp. Dans certaines œuvres où la ressemblance est frappante, il est facile de découvrir l'œuvre référence : Mike Bidlo recréé la Merde d'artiste de Piero Manzoni, Maurizio Cattelan livre une version rétrécie du fameux costume de feutre  réalisé  par Joseph Beuys, Olivier Babin se réfère à l'œuvre in process de On Kawara… Pour certaines d'entre-elles, on retrouve l'idée du maître et de l'élève, de la commande, et donc d'une œuvre à plusieurs mains.

Avec cette exposition, on peut se poser des questions sur les principes d'originalité des œuvres et la notion de chefs-d'œuvres (cf : l'exposition inaugurale du Centre Pompidou Metz). Il est vrai que depuis la modernité et l'apparition de la photographie, les artistes ont dû constamment trouver de nouvelles techniques et de nouvelles approches de l'art. Mais certains comme Braco Dimitrijevic ont volontairement choisi de "peindre comme"… (ici Pollock). "L'artiste et ses modèles" est une réfléxion qui ne date pas d'hier : De tout temps, les grands artistes ont copié les maîtres dans les musées. On ne compte plus les expositions qui traitent de l'artiste et ses maîtres : "Picasso et ses maîtres", au Grand Palais l'année dernière, et des artistes qui en prolongent un autre : en ce moment une exposition au Musée Marmottan Monet de Paris : "Monet et l'abstraction".

Peut-être aussi une exposition où les œuvres sont un peu délicates à appréhender, même si un cartel indique les références et l'origine de l'œuvre présentée.

Exposition au Musée d'art moderne de la ville de Paris

Jusqu'au 24 octobre 2010

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