Situé dans le bassin houiller de Mons, l'ensemble architectural du Grand-Hornu est un témoin particulier du passé charbonnier de la région. Patrimoine industriel, ce site accueille depuis quelques années des expositions d'art contemporain. Cet hiver, c'est au tour du plasticien italien Guiseppe Penone d'investir le site avec des œuvres à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment.
Cette exposition "Des veines, au ciel, ouvertes" présente des œuvres anciennes de l'artiste du tout début de sa démarche artistique, mais aussi des œuvres plus récentes. L'exposition témoigne donc de sa recherche autour de l'arbre et de l'homme vis à vis de la nature. On peut observer l'immense installation "Matrice de Sève", qui avait déjà été présentée dans la grande nef de l'école des beaux-arts de Paris. Il s'agit d'un arbre coupé longitudinalement, dans lequel l'artiste a installé des moulages de parties de son corps. La résine végétale à l'intérieur rappelle les veines de l'arbre. On retrouve cet engouement pour la représentation des veines dans des nombreux dessins.
Par ailleurs, on peut retrouver son intérêt pour le moulage du vide. Dans une grande salle, le spectateur peut circuler autour d'immense sculptures qui jouent entre des formes géométriques et des moulages de ses propres mains à l'intérieur (voir photo). Le spectateur peut donc entrer en connivence avec la sculpture grâce au matériau réfléchissant. Le corps est toujours présent dans l'œuvre, dans le moulage des mains du sculpteurs et dans le reflet de celui qui la regarde. On peut comprendre l'intérêt pour le vide dans la série de photographies où Penone utilise la lumière pour signifier le vide de l'intérieur de ses mains.
La dernière salle de l'exposition est pour moi la plus impressionnante car elle montre des immenses dessins réalisé à la mine graphite sur des plaques d'ardoise, qui suggèrent un grossissement des lignes de la main. D'autres dessins ont pour sujet les Mines.
Dans le parc, l'artiste a réalisé plusieurs installations qui continueront à évoluer dans le temps : comment vont réagir certains arbres du parc quelques années après ???
L'artiste a également installé une de ses nombreuses "Bifurcation", sorte d'arbre fontaine en bronze.
Avec cette exposition, Penone réalise un double pari : revisiter le patrimoine industriel du Grand-Hornu et donner une seconde vie au parc de ce site.
Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 13 février
au Musée des Arts Contemporains, Site du Grand-Hornu