Adel Abdessemed, au Centre Pompidou (Paris)

DSC01190.JPGAdel Abdessemed a pris une place importante dans le paysage de l'art contemporain français. Ses oeuvres, installations, vidéos, peintures et performances nous interpellent et jouent avec notre sensibilité et notre propre vision du monde. C'est parce qu'il travaille le médium avec un double regard qu'il réussit à nous troubler dans notre perception. Il nous parle de la violence du monde contemporain, des conflits, de l'espoir et de la perte, de l'histoire et  cite des artistes du réalisme occidental. Son oeuvre relève d'un certain éclectisme et d'une grande force dans la suggestion d'un monde à la fois réel, dévasté et onirique. Avec Mappemonde, il évoque la société de consommation dans le monde entier. Son oeuvre Who's afraid of the big bad wolf fait référence à nos peurs d'enfants les plus profondes mais dénonce aussi une certaine violence. Mais, en parallèle, il fait référence dans une peinture, à l'histoire de l'art. Dans la grande salle vitrée, les oeuvres sont monumentales et évoquent un monde dévasté, où l'espoir et le rêve sont mis en relation avec une certaine vision de la religion. Des voitures, sortes de carcasses retournées font remonter en nous un événement destructeur. Un bateau rempli des sacs poubelles est suspendu, pret à tomber sous son propre poids : l'immigration amène l'espoir mais en vain. Pour Décor, des christs en fil barbelés suggérent un rêve ou plutôt un cauchemar. Dans une vidéo, les motifs et entrelacs semblent à première vue jouer avec le décoratif et les motifs mais ils servent en réalité de toile de fond pour suggérer subtilement un infini et un emprisonnement. C'est ce qui se voie aussi dans ses wall drawing. Dans ses courtes vidéos, il crée des petits récits où la répétition nous ramène encore à une certaine vision de la vie. Il y a à la fois du rêve et une violence dans ses oeuvres, de l'ornementation et de la répétition mais qui jouent avec notre imaginaire pour mieux dénoncer le monde.

Une exposition à voir absolument jusqu'au 7 janvier

Centre pompidou