Entre construction et deconstruction, noir et blanc, les oeuvres
de Esther Stocker jouent à la fois avec l’espace et avec l’ordre géométrique. A partir de la forme carrée, elle décline des travaux plastiques à la fois plats et en volume. Certains donnent même
l’illusion d’être des tableaux mais des volumes y ressortent. Elle use habilement des mécanismes de projection réels et imaginaires. Sur un mur noir, elle a composé une présentation de petites
pièces dans lesquelles il est à la fois question de geste simples, de froissage et d’élaboration plus complexes et mathématiques. Ses petites sculptures semblent sortir, se projeter du mur.
Un échos à celles-ci s’établit avec ses grandes peintures, réalisées à partir de la forme carré déconstruite. Seraissent des mises à plat de ses sculptures frossées ? Ses petites sculptures
minimales sont en réalité des maquettes/sculptures à la réalisation de projet dans l’espace urbain et dans les musées. Ce n’est pas un hasard pour nous aussi d’éprouver le besoin de voir son
travail dans l’espace. Ce qui se déploie en petit, sur ce mur noir, a déjà une grande force dans le rapport à la spatialité et à l’optique. Même dans ses peintures, la jeune artiste joue avec
notre persistance du regard et nous fait naître des sensations de mouvement et de volumes grâce au contraste et au positionnement des formes. Comme quoi à partir d’une forme simple et de deux
couleurs, de nombreuses combinatoires son possibles et permettent un développement large d’oeuvres différentes ! De ce carré déconstruit naissent aussi des rythmes et jeux de déplacement de notre
regard.
Cette exposition s’est terminée le 08 décembre, dans l’attente de découvrir d’autres oeuvres de cette artiste héritère de l’abstraction géométrique.
Galerie Alberta Pane, Paris