Le musée Matisse rend un bel hommage au peintre Auguste Herbin. Tout comme Matisse, l’artiste est originaire du nord, né dans le Cambrésis. Les traces de l’artiste sont nombreuses dans la région.
Celui-ci a d’abord suivi les cours du soir de l’école de dessin de la ville qui lui a ensuite décerné une bourse pour partir à Lille étudier à l’école des Beaux-arts. Une école porte son nom avec
en façade un de ses vitraux. Herbin a eu la même intention que Matisse, il a légué 24 peintures, dessins et sculptures au musée. Aujourd’hui, la collection Herbin contient un ensemble riche de 64
oeuvres qui constitue la première collection publique de l’artiste fondataur de l’abstraction en France.
L’exposition propose une parcours historique sur l’oeuvre de
l’artiste de ses débuts jusqu’à ses recherches de langage plastique et une abstraction formelle et colorée. Sur deux espaces d’exposition, notre cheminement nous permet de comprendre comment
l’artiste en est arrivé à des recherches théoriques et à une peinture abstraite, élaborée comme un art non-figuratif et non-objectif. Au rez-de-chaussée, l’exposition présente son parcours de
peintre, d’abord sur le motif puis théoricien. Dans ses premières peintures, il represente un paysage déjà dans des couleurs vives et où les formes géométriques commencent à naître. Du fauvisme
au cubisme, Herbin est très vite allé vers l’abstraction. Dès ses premiers sujets, comme les natures mortes, il accentua les formes pour frôler l’abstraction. Il fut aussi contraint de revenir à
la figuration mais retourna très vite à l’abstraction. L’exposition nous permet de découvrir l’évolution des formes et des couleurs dans ses abstractions. Celles-ci sont d’abord marquées par un
trait fluide et des formes arrondies. Herbin y exprime un élan vital et une sorte de vision cosmique. Puis, ses peintures deviennent plus géométriques composées à partir de triangles, de carrés,
de rectangles et de cercles. Herbin a inventé un alphabet plastique à base de couleurs et de formes. Il théorisa la couleur. Et surtout il a travailé sur les relations des formes et des couleurs
entre elles. Certaines abstractions jouent avec notre persistance rétinienne grâce à leur contraste.
La deuxième partie de l’exposition se situe au premier étage et met l’accent sur ses objets monumentaux. Herbin a créé durant les années 20 un ensemble de reliefs aux couleurs moins vives et aux
formes plus détaillées. Il travailla également à la réalisation de décors de mobilier. Il réalisa des plans d’architecture et des vitraux. En hommage à Herbin et spécifiquement pour l’exposition,
l’artiste contemporain Miguel Chevalier a créé un environnement vidéo La vague des pixels. Par le biais d’un programme informatique, il fait jouer un répertoire de formes géométriques en
mouvement.
Le musée Matisse, en partenariat avec le Musée d’Art Moderne de Céret (où vécu Herbin) propose une rétrospective riche d’une centaine oeuvres. Elle permet aussi de mettre l’accent sur le travail
préparatoire de l’artiste avant chaque composition colorée.
Une exposition à voir absolument jusqu’au 3 février