La galerie Maeght propose une exposition du peintre Ra’anan Levy : En tout une trentaine d’oeuvres avec plusieurs toiles récentes de très grands formats et huit eaux fortes originales. Ra’anan
Levy est un artiste de l’espace, de l’intime mais aussi grand coloriste.
Dans ses toiles, notre regard se perd comme dans un labyrinthe. Ra’anan Levy joue sur une confusion des espaces intérieur/extérieur, sur le cadre et hors cadre. Ses intérieurs semblent à la fois
intimes et anonymes, où les portes ouvertes sont des marqueurs
spatiaux qui ouvrent et ferment les espaces. Le point de vue oblique et souvent en plongé nous envoie hors cadre. En fixant la toile, notre regard vacille comme l’espace représenté. Les
nombreuses portes créent aussi des interstices, ouvertes ensemble, elles créent la confusion des espaces. Dans une toile, l’atelier de l’artiste est basculé et invite à une mise en abîme
d’espaces. Ses toiles récentes sont avant tout très graphiques : on y trouve un mélange de techniques, d’huile, de pastel et de tempera qui permet à l’artiste de travailler la couleur de manière
subtile. Les ambiances colorées sont froides de loin, lorsqu’on s’approche, les couleurs nous apparaissent plus profondes, vibrantes. Une lumière blanche traverse ses intérieurs, ils
paraissent occupés par une présence.
Dans les dessins au pastel et fusain noir et blanc, les mêmes intérieurs sont représentés, avec des vides qui paraissent plus profonds et surtout baignés dans des contrastes d’ombre et de lumière
très forts. Dans un dessin, l’artiste s’est lui-même représenté, reflété dans son espace labyrinthique.
Ra’anan Levy s’intéresse aussi à représenter des bouches d’égout qui deviennent comme de véritables bouches de couleurs chair, dont les angles sont éffacés au profit d’une fluidité travaillée
grâce à un mélange de pastel et d’huile.
Les oeuvres de cet artiste nous invitent à nous plonger dans un espace vide et ouvert, mystérieux, où l’absence est présence. Cette exposition permet aussi une méditation sur notre rapport à
l’espace et sur notre sentiment de bascule face à des lieux aux multiples ouvertures dont on ne sait quel chemin prendre.
Une exposition des oeuvres de Ra’anan Levy, à découvrir absolument jusqu’au 13 avril
à la galerie Maeght, Paris