Les artistes présentés pour cette exposition collective, à la galerie Perrotin, explorent un renouveau de la peinture abstraite, entre nouveaux procédés et hybridations de techniques. Leurs
oeuvres oscillent à la fois entre des techniques traditionnelles, des techniques artisanales et les nouvelles technologies. Leur abstraction tient d’une recherche formelle mais également d’une
invention de techniques picturales.
La première salle est consacrée au travail de Pae White.
Suspendues dans l’espace de la galerie, ses tapisseries représentent des volutes, des formes vaporeuses, infinies. Le parcours de l’exposition nous fait ensuite découvrir au fil du parcours dans
la galerie et de ses nombreux niveaux, des démarches artistiques et plastiques toutes différentes. Harold Ancart, jeune artiste d’origine belge s’intéresse au geste de peindre et à la matière
picturale. De loin, ses oeuvres font écho à l’art minimal. Kristen Baker recherche les effets de lumière, les superpositions colorées. Des impressions de volumes ressortent dans ses peintures
vives et colorées. Mark Barrow, jeune artiste américain crée des oeuvres jouant sur notre persistance rétinienne. Grâce à un processus mathématique, elle conçoit un panel de couleurs et dessine
des formes géométriques. (photo ci-contre) De loin, le travail de Nina Beier semble être une peinture abstraite ou un collage de fragments. En réalité, il s’agit d’un jeu de pliages de tissus. Ce
travail du matériau est aussi ce qu’explore Anna Betbeze. Elle s’en prend à des tapis colorés, les troue, crée des surfaces vides qui les transforment en compositons abstraites faites de vides et
de pleins. Pour Mark Flood, c’est le décoratif qui semble prendre le dessus. Il crée ce qu’il appelle des « Lace paintings » : peintures de dentelles. La dentelle encercle une plage de couleurs
comme un cadre qui déborde. Les oeuvres de Jayson Musson sont aussi révélatrices d’un goût pour l’aspect dentelle, artisanal. Dans un autre rapport au matériau, Renaud Regnery explore les motifs
propres à l’impression mais également à la découpe. Installée seule dans une salle, la peinture de Thilo Heinzmann est le support de la trace d’un geste. Elle révèle une fluidité, un jet dans
l’infini blanc de la toile. Le jeune artiste américain John Henderson explore la peinture comme possible suggestion d’une matière en réalisant des monochromes aux couleurs métaliques. Le
monochrome comme infini dans le fini de la peinture se révèle aussi dans le travail de Scott Lyall.
Cette exposition collective invite donc à découvrir comment les artistes d’aujourd’hui explorent la peinture, la couleur et la matière dans des recherches parfois extrèmes sur le support.
à découvrir jusqu’au 13 avril
à la galerie Perrotin, Paris