La Galleria Continua Le Moulin, installée dans le petit village de Boissy-le-Châtel, continue l’histoire de l’ancien moulin, usine à papier. C’est un lieu immense qui accueille des artistes en
résidence et des expositions de grande envergure. Le projet Sphère 2012 poursuit le programme de réunir plusieurs galeries internationales pour un projet d’exposition. Cette année, la galleria
Continua invite pour la première fois, cinq fondations internationales : Città dell’Arte, Fondazione Pistoletto Dar al-Ma’mûn, Depart Foundation, Izolyatsia, et SAM Projects, ainsi que la
galerie Mor.Charpentier. Toutes permettent de découvrir de nombreux artistes internationaux qui ont installé leurs œuvres dans les nombreux espaces des bâtiments de l’ancienne usine.
Dans le plus grand lieu d’exposition, comme un labyrinthe de
salles et de couloirs, les œuvres nous invitent à un parcours unique qui redessine l’architecture. Des petites sculptures aux corps géométriques d’Antony Gormley ponctuent certains couloirs au
rez-de-chaussée. On peut découvrir le labyrinthe de Leandro Erlich, présenté récemment au 104, qui dans ce lieu, révèle un autre intérêt. Plusieurs installations de Liliana Porter se sont
immiscées aussi dans les gigantesques espaces. Ses petits personnages font des travails immenses : un jeu sur le changement d’échelle insolite. (photo ci-contre) Nari Ward a proposé Domino
Men, une installation de dominos géants avec lesquels on ne peut pas jouer. Il s’interroge sur le jeu et son changement d’échelle pour lui redonner une nouvelle définition. Lucy et Jorge
Orta ont installé plusieurs pièces qui évoquent le recyclage. Les œuvres de Pascale Martine-Tayon rythment aussi le parcours. On peut également découvrir d’en haut, le labyrinthe de Pistolleto.
Le long d’un corridor se trouvent les photographies de la performance de Nikhil Chopra : celui-ci s’est promené dans un village d’Italie portant un vêtement mimétique du paysage traversé. Dans
une immense salle au rez-de-chaussée, Daniel Buren a habillé les vitraux et a installé des miroirs colorés. Cet espace réunit de nombreuses œuvres monumentales qui invitent à se rapprocher et
parfois à expérimenter. Une carcasse de voiture est devenue une œuvre balançoire grâce à Kader Attia. Une autre voiture a acquis un nouveau statut, celle de Luca Pancrazzi, recouverte de débris
de verre. Julia Cottin a reconfiguré un acacia en jouant sur l’échelle des épines. L’installation in situ de Voluspa Jarpa, dans une salle à part, nous confronte à un double regard : de loin,
elle parait fragile et aérienne, de près, les petits personnages qui la composent révèlent une trouble histoire.
Dans un autre bâtiment plus petit, c’est l’artiste Carlos Garaicoa qui a investi les lieux. Ses œuvres font référence à l’architecture cubaine. A l’extérieur et dans le grand bâtiment, on peut
découvrir les œuvres monumentales de Zhanna Kadyrova : des sculptures extensions d’objets du quotidien.
La liste des artistes présents est longue. Cette exposition révèle une rencontre internationale d’artistes dans un lieu chargé d’histoire. Les œuvres nous invitent à découvrir également les
petites curiosités du lieu, nous emmènent dans les recoins les plus cachés. Nous pouvons parcourir l’ancienne usine dans toutes ses complexités d’aménagements, passer de salles en salles et
d’escaliers en escaliers.
Sphères 2012, une exposition à voir absolument jusqu’au 26 mai
Galleria Continua, Le Moulin, Boissy-le-Châtel, (77)