En parallèle de l'événement Giuseppe Penone à Versailles, la galerie Marian Goodman présente une exposition très riche qui regroupe des oeuvres réalisées depuis 1984. Le titre "Le Corps d'un jardin" rappelle la réflexion de l'artiste autour du corps humain et de la nature. Le commissaire d'exposition Laurent Busine, directeur du Musée des Arts contemporains au Grand Hornu (où l'artiste a précédemment eu le droit à une exposition exceptionnelle), a retenu trois sens de présentation des œuvres de Penone : mariage, étreinte et cortège.
Dans la grande salle du rez-de-chaussée, les oeuvres sont réunies sous la thématique du cortège. Deux immenses sculptures sont constituées de plusieurs parties complémentaires et jouent sur les forces des matériaux. Celles-ci semblent être liées et pourtant sont constituées de matières bien différentes et dévoile chacune une forme de vie. Tra nous évoque un tronc d'arbre coupé en deux posé sur des branchages et qui semble figé, de nouveau en vie. La dorure à la feuille recolle les morceaux. On retrouve dans cette pièce la technique de l'artiste pour L'arbre à voyelles du Jardin des Tuileries. L'autre sculpture Ombra di terra est composée également de branchages qui soutiennent une pièce en terre-cuite qui représente une empreinte digitale. Dans la plus petite salle, deux œuvres allient deux gestes, celui du végétal et celui du sculpteur. Dans la première, en marbre, c'est la main de l'artiste qui a pris corps dans le bloc de marbre. La deuxième pièce allie la transformation naturelle d'un arbre et la courbure d'un matériau artificiel, le fer. Cette oeuvre produit une ombre agrandie qui ajoute au dessin des courbure. Penone marie ainsi les matériaux, le geste de l'artiste à la matière vivante naturelle.
Au sous-sol, les oeuvres sont réunies sous l'axe de l'étreinte et font plus référence au corps et à ses empreintes. On peut découvrir une série de dessin empreintes, 16 pagine. Les compositions d'empreintes végétales et cutanées sont reliées entre elles par une bande de couleurs. Spine d'acacia-palmo est une œuvre qui fait appel à la fois au microcosme et au macrocosme. Réalisée à partir d'épines d'acacia, elle peut faire penser à la fois un paysage et à un dessin de branchage. C'est en réalité le dessin agrandi de la paume d'une main. Une autre pièce est issue de la série Peaux de feuilles. Elle est construite à partir de branchages en bronze assemblés comme en équilibre. Le titre fait référence à la comparaison qu'établit Penone entre la structure de la peau et la surface d'une feuille.
Une exposition à voir absolument jusqu'au 22 juin.
à la galerie Marian Goodman, Paris
Mais c’est celui qui est à Versailles non ?