Ettore Spalletti a conçu son exposition à la galerie Lelong, comme un scénographe. Ses œuvres minimales jouent avec la lumière et apparaissent comme des doubles colorés des murs de la galerie. L'exposition fut, en effet, conçue par l'artiste spécifiquement pour ce lieu. Les pièces aux surfaces simples et aux couleurs subtiles nous incitent à les regarder de façon précise. Les tranches des tableaux monochromes font référence aux lignes de crête des paysages de la province de Pescara, région où l'artiste travaille.
Comme un décor de théâtre, les tableaux aux teintes pastels sont accolés au mur et certains s'y détachent et créent des ombres. Notre regard se plaît alors à se poser là où naissent des petits interstices de lumière. Au centre, un volume noir, sorte de colonnade amène un basculement de notre regard. D'autres pièces plus petites jouent ensemble, comme pour se renvoyer les éclats de lumière.
Le titre de l'exposition "La beauté est là où l'oeil se pose" rend compte de la démarche de l'artiste : celui-ci s'intéresse au déplacement du spectateur dans l'espace et à sa perception des œuvres. C'est dans les détails les plus infimes et les surfaces les plus travaillées, polies, poncées que se dégage une beauté subtile. Ainsi, l’œuvre d'Ettore Spalletti nous invite à être attentif aux moindres détails ; nous regardons les peintures sous un angle inhabituel. Leurs couleurs leur donne d'ailleurs une dimension tactile et nous permettent d'y voir toutes sortes de paysages possibles.
"La beauté est là où l'oeil se pose", une exposition conçue par l'artiste Ettore Spalletti, à découvrir jusqu'au 12 juillet
à la galerie Lelong, Paris