Inlassablement, ce qui n’est plus, une exposition d’Hélène Muheim, à la galerie Maïa Muller, Paris



Inlassablement, ce qui n'est plus, une exposition d'Hélène Muheim, à la galerie Maïa Muller, Paris

Les paysages d'Hélène Muheim nous invitent à des sensations étranges et à une longue contemplation. Les lignes d'horizon sont le point de départ d'une construction qui met en situation un paysage horizontal coupé. La grande surface d'un blanc immaculé laisse voir une absence comme en mouvement. Dans d'autres dessins, une sorte de miroir déformant transforme le paysage sur ses limites. Ceci suggèrent d'autres effacements. L'artiste dessine un paysage à la fois fabuleux et proche de la réalité. Elle représente "ce qui n'est plus", un monde qui continue à vivre dans un espace-temps arrêté. Elle affirme "je maquille les reliquats du monde" et c'est avec une grande douceur qu'elle maquille, estompe les pigments pour préserver ce qui reste de nos paysages. Ces traces, ces souvenirs, ce sont aussi les références que celle-ci puise dans l'histoire de l'art : ses sources sont aussi bien les œuvres de Joachim Patinir que les paysages à l'arrière plan des tableaux de Léonard de Vinci. Les noms de ses paysages invitent à la rêverie, au voyage et à une certaine mémoire des paysages de l'histoire de l'art. Les paysages révèlent leur caractéristiques morphologiques, leur composition et les relations entre les éléments, grâce à leurs extrêmes détails et jeux d'ombres et lumières subtiles. Le blanc posé par petites touches fait naître une lumière intense et une nouvelle présence. L'artiste nous transmet son regard sur les paysages qu'elle a traversé et qui ont résonné en elle. Elle dessine une beauté à préserver, un univers instable, marqué par certains peintres.

A côté de ses paysages romantiques, Hélène Muheim dessine des Chimères, où se développent et se déforment des formes minérales qui font penser aux motifs végétaux de l'Art Nouveau. On y retrouve son goût pour les détails des éléments végétaux mais aussi pour une lumière réalisée au fard à paupière sur un trait de graphite.

Inlassablement, ce qui n'est plus, une exposition d'Hélène Muheim

à la galerie Maïa Muller, Paris

à voir absolument jusqu'au 20 juillet