Dans le cadre de la programmation de la manifestation Nouvelles Vagues au Palais de Tokyo, la galerie Jean Fournier a invité la jeune commissaire d'exposition Marion Daniel à présenter Dépaysement systématique. Cette exposition a été envisagée sous un format plutôt inhabituel : elle présente le parcours des artistes, leurs projets en construction, leurs esquisses, en regard de leurs œuvres. Son titre fait référence à une expression d'André Breton qui fait allusion au procédé qui consiste à assembler et déplacer des formes pour créer un autre espace.
Les artistes présents dans l'exposition s'intéressent à de nouveaux systèmes de processus de création et de déplacement de l’œuvre. Leurs projets donnent naissance à de nouveaux espaces et ici, transforment la galerie en un lieu de va-et-vient entre l’œuvre finie et ses esquisses. C'est l'occasion pour les artistes de présenter le paysage d'un travail artistique en construction.
Dès l'entrée, l'installation de Marion Robin nous invite à un dépaysement total. Pour son projet in situ, elle fait rentrer le paysage urbain environnant à l'intérieur de la galerie. Dans ses espaces-maquettes filmés, Aurélie Sement propose des décalages de perception et des jeux d'échelles. Elle filme les gestes en rythme et à l'aide de plans resserrés, transformant l'espace en un lieu de travail, toujours en mouvement. Olivier Soulerin s'intéresse à notre registre quotidien et en montre une version singulière. Ses volumes sériels et ses photographies sont associés dans des projets contenant à la fois l’œuvre et son hors-champ .
Plus loin, les volumes et installations de Nicolas Guiet et d'Elsa Tomkowiak modifient l'espace de la galerie, par leurs formes et leurs couleurs vives. La pièce de Nicolas Guiet est positionnée comme un élément de l'architecture du lieu. Cet artiste a créé un vocabulaire de formes, d'éléments qu'il agence dans des espaces. Les formes projetées au mur et au sol apparaissent ensuite comme des tableaux en volume. Elsa Tomkowiak travaille à partir de champs de couleurs. Sa structure se compose de strates de matières colorées découpées. Elle incite le spectateur à se déplacer et à la percevoir selon différents points de vue. Enfin, Jorinde Voigt dessine des partitions où se côtoient un langage personnel sonore et poétique et des personnages.
Cette exposition nous dévoile à la fois des oeuvres finies et la part cachée du travail des artistes. Des dessins et croquis de recherches sont, d'ailleurs, exposés pour la première fois.
Dépaysement systématique, Nicolas Guiet, Marion Robin, Aurélie Sement, Olivier Soulerin, Elsa Tomkowiak et Jorinde Voigt, à découvrir jusqu'au 27 juillet
à la galerie Jean Fournier, Paris