Danièle Gibrat interroge la frontière entre dessin et photographie. En retravaillant au dessin, à la ligne fluide, ses photographies, elle crée un univers étrange, sur le fil qui sépare et relie la réalité et la fiction. Ainsi, le long du mur qui abrite du regard le grand parc de la Maison d'Art Bernard Anthonioz, elle propose au promeneur un parcours, qui révèle des fragments de vue du parc. Sur les images, elle imagine des éléments qui transforment la perception du paysage. Ses croquis révèlent ce qui se cache derrière le mur et ouvrent sur le désir de voir à travers les grilles. Les nœuds, le papier plié qui s'envole et le fil suggèrent, dans ses images, un secret qu'on aimerait percer. Danièle Gibrat joue sur l'illusion et la perception du réel. Elle recompose des vues de paysage, crée des mirages et donne naissance à un espace-temps suspendu.
Son intervention sur les grilles permet une expérience cinétique au promeneur. Celui-ci est invité à regarder derrière, son regard troublé par le dessin. Danièle Gibrat s'intéresse à l'épreuve du réel. Elle creuse alors la vérité d'un espace en modifiant l'image d'origine et en y introduisant ses figures. Son installation montre comment la perception de la réalité peut être doublée d'une part de mystère. L'espace public est alors le lieu d'un questionnement sur ce que l'image nous dévoile ou nous cache.
Exposition L'archipel du funambule de Danièle Gibrat, sur les murs de la Maison d'Art Bernard Anthonioz, Nogent-sur-Marne (94), à découvrir jusqu'au 30 août.