Deux expositions reconfigurent les espaces de la galerie laurent mueller.

Code Inconnu est un cycle de six expositions solos, mensuelles, qui se déroulent dans l’espace du STUDIO de la galerie laurent mueller à partir d’octobre 2014. Marguerite Pilven, la commissaire, prend le parti radical de coordonner chaque exposition selon le jeu un artiste et une œuvre dans un espace. Elle prend appui sur une définition de l'habiter comme action d' "inscrire du temps dans de l’espace".

Mischa Kuball expérimente des processus liés à la lumière. Il n'a de cesse de travailler sur la révélation des sources de l'image et sur les effets d'illusions propres au mécanisme de révélation. Comme un scénographe, il intervient dans la galerie pour créer un dispositif de perception d'un paysage en mouvement. Son installation Playtime (domestic version) – Paris nous invite à une promenade du regard à travers trois fenêtres, qui filtrent la vision des paysages filmés. L'artiste fut inspiré par le film éponyme de Jacques Tati et les recherches optiques de Marcel Duchamp synthétisées dans Le Grand Verre. Au delà du mécanisme de projection, en référence à l'histoire du cinéma proche des lanternes magiques, l’œuvre modifie l'espace par un flux de lumière en perpétuel mouvement. À partir de la vision éclatée des rues de Paris, Mischa Kuball réalise une mise en scène qui englobe le spectateur par les jeux de déplacement continu des images dans l'espace.

À l'étage, l'installation Project Space de Thedoros Stamatogiamis nécessite le temps d'un déplacement. Sa démarche s'inscrit entre la sculpture et l’architecture. L'artiste a composé un parquet en marqueterie qui modifie la relation à l'espace, les limites, la nature et sa fonction. Une cale crée un dispositif d'ouverture. L'oeuvre aménage un espace-temps qui incite le spectateur à éprouver physiquement l'espace. Cette intervention minimale in situ prend pour point de départ la sculpture sur laquelle on peut marcher. De son caractère imperceptible, prenant toute la salle, l'installation habite le lieu. Elle interroge la galerie comme white cube et met ainsi en évidence notre manière habituelle de penser les relations des œuvres à leur espace.

Ces expositions impliquent la présence du spectateur comme activateur de l’œuvre. Elles interrogent comment le dispositif fabrique l'expérience de l'espace. Chaque installation forme un tout qui permet de saisir notre rapport sensible au monde. Si, l’œuvre de Mischa Kuball se situe du côté de la contemplation du paysage et celle de Thedoros Stamatogiamis, comme reconfiguration de l'espace, toutes deux forment une unité avec le lieu et créent leur propre espace-temps.

Project Space de Thedoros Stamatogiamis, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin
Project Space de Thedoros Stamatogiamis, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin
Project Space de Thedoros Stamatogiamis, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin

Project Space de Thedoros Stamatogiamis, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin

Playtime (domestic version) - Paris de Mischa Kuball, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin
Playtime (domestic version) - Paris de Mischa Kuball, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin
Playtime (domestic version) - Paris de Mischa Kuball, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin

Playtime (domestic version) - Paris de Mischa Kuball, courtesy galerie laurent mueller / © Cyrille Robin