Les nombreux salons du dessin contemporain nous convient à découvrir l'étendue des techniques qu'offrent ce médium. Les artistes décloisonnent les genres, mêlent les pratiques artistiques ; le dessin sort de la simple surface de papier pour se retrouver sur les murs. Les œuvres amènent alors les visiteurs à une promenade. À l'occasion du Printemps de septembre et en partenariat avec le festival de BD de Colomiers, Le Pavillon Blanc Henri Molina, lieu qui accueille à la fois une médiathèque et un centre d'art, a offert à quatre artistes un terrain d'expérimentation pour interroger le dessin contemporain et sa relation au récit. Le titre "Le nom d'une île", choisi par Béatrice Cussol, suggère déjà un possible ailleurs et la découverte d'un lieu que l'ont s’approprie.
Les artistes se sont emparés des murs de la grande salle d'exposition. Abdelkader Benchamma développe un dessin entre figuration et abstraction. Petit à petit, à partir de trames, il compose des paysages en mouvement peuplés de personnages. Claire Braud travaille le dessin sous diverses formes, notamment la Bande Dessinée. Pour cette exposition, elle a imaginé une ile paradisiaque colorée, à la végétation bucolique. Statjis Tsemberlidis a une maison d'édition dans laquelle il publie ses dessins, son univers fantastique et hyperréaliste. Si chacun y a composé son propre territoire, au fur et à mesure, des passages se sont ouverts entre ces lieux dessinés. Des liens se sont également tissés entre ces univers esthétiques très différents. Cette proposition les a aussi amené à un dessin collectif, un île qui réunit leurs éléments graphiques. Le visiteur est incité à prendre le temps de déambuler dans l'espace, découvrant des lieux, qui invitent à s'y projeter. Son parcours se double de l'écoute d'un récit, écrit par Béatrice Cussol. À travers des bribes de voix de personnes étrangères, des liens s'établissent avec le paysage dessiné sur les murs. Au centre, est aménagé un espace de lecture, où l'on peut s'asseoir et prendre le temps de consulter les ouvrages des artistes.
Cette exposition se découvre ainsi comme un lieu à parcourir, physiquement et mentalement. Les paysages s'entremêlent et composent un même territoire, un environnement dessiné et sonore.