À la galerie La Ferronnerie, les œuvres de Stéphane Mulliez, Soizic Stokvis et Jérôme Touron se font écho. Ces artistes expérimentent des jeux de formes, de couleurs, de perspectives, de plans et de volumes, dans des médiums allant de la sculpture, à la photographie, au collage et jusqu'à un travail in situ.
Soizic Stokvis s'intéresse à la ville, à l'architecture, regarde avec attention son quotidien et développe un vocabulaire de formes colorées. Ses œuvres prennent appui sur l'espace d'exposition, à la fois comme élément sculptural et installation in situ. Sa nouvelle pièce monumentale, Per 3, s'inscrit de façon subtile dans l'espace de la galerie. Du sol au mur, un plan composé de formes circulaires colorées et d'un tracé de carreaux, qui reprend celui du sol de la galerie, offre une relecture de l'architecture. Cette œuvre donne aussi l'envie au spectateur d'imaginer son possible prolongement dans l'espace. Elle semble à la fois déplaçable et dépendre de l'espace où elle s'inscrit.
En face, Stéphane Mulliez propose Capri de sa série Milk, un collage composé d'une image et de formes colorées découpées. D'une vue urbaine, des formes architecturales ressortent et les lignes créent une perspective. Les fils noirs tendus renforcent cet effet. Ainsi, mêlant plusieurs points de vue, l'œuvre présente un développement de la figuration vers l'abstraction.
Plus loin, Jérôme Touron a installé Conversation, un ensemble de sculptures de petites chaises, en métal. L'artiste n'a gardé que la structure filaire de ces meubles, qui se fondent presque dans le mur. Vues de dessus, ces chaises miniatures suggèrent une possible histoire. Le mur devient ici le support de tracés de couleur jaune. Également accrochés au mur, comme ans une frêle structure de métal, des blocs de pierre de Bourgogne, recouvert d’un jaune vif, paraissent comme en suspens. La couleur des œuvres diffuse une vibration, un éclat lumineux dans la galerie.
Cette exposition convie le spectateur à regarder autrement l'espace. "Perspectives", le titre de l'exposition", de façon plus large, renvoie aussi à des relations entre les médiums, entre l'œuvre et son support ainsi qu'entre l'image, le dessin et le volume. Chaque pièce, est ici, une proposition qui semble à la fois indépendante et intégrée, comme créée spécifiquement pour le lieu.
Une exposition à découvrir jusqu'au 28 février.
Jérôme Touron, Conversation, 2016, 7 chaises sur acrylique brillant, laque et métal, 43 cm x 62 cm