Architecte de formation, Frédérique Hervet marche, explore les espaces, le regard aiguisé. Ses parcours l'amènent à rencontrer des habitants et à créer des moments d'échanges sur leurs espaces de vie. Par ses expériences, elle cherche à faire surgir l'histoire des lieux. En parallèle de ses explorations, elle convie des participants à des ateliers de création, à partager leur récits de leurs lieux quotidiens. Ses interventions lui permettent de réinterroger sa pratique et de tester de nouvelles expériences de restitution de trajets ou de points de repères.
Pour son exposition au centre culturel Max-Juclier de Villeneuve-la-Garenne, Frédérique Hervet a réuni plusieurs œuvres issues de ses expériences de promenades, lors de résidences. Au sol, Figures de la terre, une série d'empreintes en graphite et cyanotype sur papier, renvoie aux traces de nos passages, au marques qui façonnent les villes au quotidien. Au mur, la série d'oeuvres en papier moulé, Marché, fut créée à la suite d'un voyage à Pékin. Les légumes sont pris dans le papier, reliques d'un étalage. Pour l'artiste, ils sont tout autant séduisants qu'ils véhiculent l'esprit d'un territoire, ses enjeux et problématiques. Des planches d'herbier, réalisées au cyanotype présentent un aspect mystérieux. Ces empreintes de plantes incarnent la mémoire d'un lieu, le potager de Suzanne. L'artiste rend hommage aux femmes qu'elle a rencontré à Sinthian, en Afrique. Le végétal conserve ici les liens qu'elle a tissé avec elles. Les séries Memento Alonissos et Juste 10 minutes, présentent des images, souvenirs, possibles trouvailles. Ces photographies témoignent des longues promenades de l'artiste, à l'affut de détails qui ponctuent les murs, éléments architecturaux, mobiliers, objets, végétaux.
Frédérique Hervet propose aussi aux visiteurs une œuvre participative, une incitation à se faire prendre en photo et à jouer avec nos attitudes quotidiennes. L'image, trace du passage, ensuite restituée à l'artiste, est développée et fait suite à une collection, présentée tout au long de l'exposition.
Cette exposition est également, pour Frédérique Hervet, l'occasion de présenter un projet d'édition, The converner's mind, un jeu de cartes. Composé de dessins de plantes réalisés lors de parcours, il présente un aspect quelque peu chaotique. Cette structure fait écho à la reconstitution de nos souvenirs. Il invite les joueurs à les réassembler et à inventer son propre récit.
Les œuvres de Frédérique Hervet sont encore à découvrir jusqu'au 24 février. Cette exposition est l'occasion de découvrir un travail sensible, une invitation à reconsidérer la promenade comme expérience esthétique.
" Marcher, empreinter, dialoguer "
Demain, c’est maintenant Engagée depuis plus de 15 ans dans des projets et des réalisations dont l’ampleur et l’ambition dépassent très largement tout ce qu’on pourrait attendre d’une ville de …