À la galerie Maria Lund, l’exposition de Pernille Pontoppidan Pedersen constitue un milieu où habitent des sculptures, un espace de réception convivial. L’artiste a conçu l’exposition « comme une danse », m’a-t-elle confié. Le visiteur est incité à circuler et à se baisser pour percevoir la richesse des décors et des coloris des œuvres, situées également dans des recoins ainsi qu’à diverses hauteurs. Elles appellent à une communion, à un déplacement, à être ensemble.
Ses pièces en céramique ont une apparence picturale et témoignent des nombreux gestes de l’artiste. Elles paraissent surgir de son observation de contenants et autres objets aux décors travaillés. L’artiste créé aussi les socles qui accueillent ses sculptures. Ils sont majoritairement en bois, dont elle utilise différentes essences. Certaines pièces ressemblent à des totems. Superpositions de formes variées, elles sont parfois en équilibre et rappellent des objets liés au repas. Teintées d’un certain humour, elles semblent avoir vécu, comme transformées par le temps et les saisons.
À l’étage inférieur de la galerie, ses tablettes en céramique font écho à des bas-reliefs. Posées au sol, elles s’apparentent d’autant plus à des éléments d’architecture. « Les tablettes (ra)content des histoires ancrées dans la céramique ; des histoires qui ne sont pas sujet de négociations. Elles ne peuvent pas être effacées ou rayées. Il s’agit d’une étude de la manière dont nous racontons notre histoire à l’intention du futur et comment celle-ci est ancrée dans le récit individuel. » précise l’artiste. Ses pièces ont la force d’inscrire le temps et de nous faire prendre conscience des traces que nous laissons, au fur et à mesure.
L’utilisation de la céramique renvoie à la terre, lieu fertile de création et de surgissement des plantes, d’une nature nourricière. « Je vis chaque jour dans et avec la nature, même s’il y a des moments où je n’y parviens pas complètement ; mais je m’applique et le fais chaque jour avec compréhension et respect. J’ai le sentiment que je dois commencer à rembourser à la nature tout ce je lui emprunte. » témoigne Pernille Pontoppidan Pedersen. La céramique nous amène également à penser aux cultures locales et à des savoir-faire anciens.
Statiques, ses sculptures convoquent une certaine vitalité qui rappelle celle que l’on reconnait aux végétaux. Celles-ci expriment une joie de vivre et la possibilité de saisir ce que la nature a à nous apporter.
Cette exposition rend compte de l’énergie qui émane des œuvres de Pernille Pontoppidan Pedersen. Généreuse dans ses expériences sculpturales, l’artiste nous invite à profiter d’un moment pour rêver et songer à des liens féconds entre les êtres.
Pauline Lisowski
Une exposition à découvrir jusqu'au 31 janvier 2021 à la galerie Maria Lund
Galerie Maria Lund – Art contemporain – Paris Marais – Accueil
Depuis 20 ans, la Galerie Maria Lund soutient un art contemporain qui combine profondeur conceptuelle et pertinence plastique ; des œuvres fortes, qui suggèrent un sens plus qu’elles ne l’imposen…
Pernille PONTOPPIDAN PEDERSEN, Amphora, céramique émaillée, 30 x 13 x 18 cm, 2020, Courtoisie Pernille Pontoppidan Pedersen et Galerie Maria Lund
Pernille PONTOPPIDAN PEDERSEN, Vessel, céramique émaillée et bois, 87 x 46 x 39 cm, 2020, Courtoisie Pernille Pontoppidan Pedersen et Galerie Maria Lund
Pernille PONTOPPIDAN PEDERSEN, Birdsnest, céramique émaillée et bois, 116 x 28 x 28 cm, 2020, Courtoisie Pernille Pontoppidan Pedersen et Galerie Maria Lund
Tablet blue, Tablet pink, Tablet blue et Tablet red, Courtoisie : Pernille Pontoppidan Pedersen & Galerie Maria Lund, photo : Marc-Antoine Bulot
Pernille PONTOPPIDAN PEDERSEN, Female hunting céramique émaillée et bois, 113 x 42 x 29 cm, 2018/2020, Courtoisie Pernille Pontoppidan Pedersen et Galerie Maria Lund
Vue de l’exposition rv à l’air libre de Pernille Pontoppidan Pedersen, Partant de la gauche, Tablet blue, Tablet pink, Tablet blue and Tablet red à l’arrière plan Orna ment rests et à droite, Female figuring out what everything costs, Courtesie : Pernille Pontoppidan Pedersen & Galerie Maria Lund, Photo : Axel Fried