Exposition Nous les arbres, un voyage initiatique pour comprendre ces êtres vivants

Avec "Nous les arbres", titre évocateur au moment où de nombreux textes et actualités en parlent, la Fondation Cartier poursuit avec cette exposition une programmation interdisciplinaire où artistes, scientifiques, mathématiciens, philosophes, anthropologues se retrouvent.

Au rez-de-chaussée, Luiz Zerbini, artiste brésilien a composé, avec un ensemble de peintures, des estampes et une table-herbier, l’atmosphère végétale de la grande salle. D’autres dessins d’artistes yanomami de l’Amazonie brésilienne : Kalepi, Joseca et Ehuana Yaira nous invitent à découvrir combien la forêt est pour eux le milieu où se nourrir et où rencontrer toutes sortes d’êtres visibles et invisibles qui la peuplent. Des dessins d’artistes nivaclé et guaraní du Paraguay tels que Jorge Carema, Esteban Klassen, Efacio Álvarez, Marcos Ortiz ou encore Clemente Juliuz sont également à découvrir. L’ensemble convoque le lien essentiel que certains peuples ont avec la forêt. L’ensemble compose un espace où une multitude d’arbres nous entourent, nous incitant à comprendre leurs bienfaits et l’importance de leur préservation.

La seconde salle est consacrée à la relation entre l’homme et l’arbre. Fabrice Hybert présente un ensemble de toiles qui témoigne de sa fine observation du monde végétal. Ses interprétations suggèrent des communications, des liens et des échanges avec les arbres. Le film Mon Arbre de Raymond Depardon et Claudine Nougaret présente le point de vue de ceux qui les côtoient et y prennent soin.

A l’étage inférieur, 180 œuvres d’une vingtaine d’artistes et de botanistes offrent l’occasion de découvrir la beauté et la structure des arbres. Dessins, peintures, photographies, vidéo, sculpture et travaux scientifiques dévoilent la nécessité de reprendre contact avec ces êtres. Une salle est consacrée aux travaux de Francis Hallé. Le botaniste est un talentueux dessinateur et sa première rencontre avec l’arbre fut d’abord esthétique.

Un focus est également porté sur Stefano Mancuso, pionnier de la nouvelle biologie végétale et fondateur du Laboratoire international de neurobiologie végétale (Florence, Italie). On apprécie ses aquarelles, d’une grande finesse. Le travail des architectes et designers Cesare Leonardi et Franca Stagi est aussi fascinant pour la précision des dessins et l’originalité de leur approche méticuleuse de l’architecture des arbres. D’autres œuvres telles que les xylogravures de Santídio Pereira, montrent un arbre plus stylisé. Si les œuvres de Johanna Calle sont à première vue des silhouettes d’arbres, en s’approchant, nous comprenons qu’elle a retranscrit sur d’anciens livres notariaux la Ley de Tierras [loi des Terres] qui protège les droits des paysans déplacés. Au-delà de la beauté de ses formes d’arbres de papier se révèle un fort engagement politique.

Dans le jardin, la visite se poursuit pour apprécier la diversité d’essences d’arbres. Des œuvres d’artistes, certaines là depuis quelques années, d’autres créées pour l’occasion interagissent avec ce florilège d’espèces. Symbiosia de Thijs biersteker, réalisé en collaboration avec Stefano Mancuso témoigne de ce que ressentent es arbres et de quelle manière ils réagissent à l’environnement urbain.

Ainsi, cette exposition s’inscrit dans une mouvance de projets artistiques art et science. Les artistes d’Amérique latine y sont d’autant plus mis à l’honneur et la parole donnée aux scientifiques et philosophes nous ouvre vers un monde d’une grande richesse et qui nous permet de nous repositionner en tant qu’être humain.

Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 5 janvier à la Fondation Cartier, Paris

Johanna Calle, Sangregado, série Perímetros, 2014 Texte dactylographié sur papier notarial ancien, 332 × 332 cm Collection Archivos Pérez & Calle, Bogotá © Johanna Calle

Johanna Calle, Sangregado, série Perímetros, 2014 Texte dactylographié sur papier notarial ancien, 332 × 332 cm Collection Archivos Pérez & Calle, Bogotá © Johanna Calle

Francis Hallé Ficus étrangleur, forêt de Pakitza, Amazonie péruvienne, non daté Crayon et encre sur papier, 42 × 30 cm Collection de l'artiste © Francis Hallé

Francis Hallé Ficus étrangleur, forêt de Pakitza, Amazonie péruvienne, non daté Crayon et encre sur papier, 42 × 30 cm Collection de l'artiste © Francis Hallé

Cesare Leonardi et Franca Stagi, Fraxinus excelsior L , dessin original réalisé à l’échelle 1/100, 1963-1982 Encre de Chine sur papier calque Archivio Architetto Cesare Leonardi, Modène © Cesare Leonardi et Franca Stagi

Cesare Leonardi et Franca Stagi, Fraxinus excelsior L , dessin original réalisé à l’échelle 1/100, 1963-1982 Encre de Chine sur papier calque Archivio Architetto Cesare Leonardi, Modène © Cesare Leonardi et Franca Stagi

2 commentaires

  1. Merci pour cet article qui attire tout notre intérêt. Espérons que cette exposition puisse tourner…

  2. Merci pour cet article qui attire tout notre intérêt. Espérons que cette exposition puisse tourner…

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