Une exposition toute blanche ? Des oeuvres de divers médiums, incarnant différents rapports au temps et à la surface

À Locquirec, village en bord de mer dans le Finistère, depuis 11 ans, Réjane Louin a installé sa galerie pour présenter des expositions solo et collective. Au fil des années, elle ouvre à de nouvelles découvertes d’artistes de tous horizons.

Cet été, elle réunit de nombreux artistes pour proposer Un exposition toute blanche ? On peut contempler des œuvres où le blanc apparait dessous, dessus, par envers et par endroit. Les artistes expérimentent un travail sur la matière. Le papier est sculpté chez Marine Vu. Dans les cyanotypes de Brigit Ber, le blanc apparait en relation avec le bleu. Marta Caradec fait surgir le blanc à travers ses découpes et son travail sur les matières des cartes qu’elle utilise.

Vincent Chenut utilise lui aussi parfois la carte comme support pour faire surgir de nouvelles traces de blanc.

Des artistes explorent toutes sortes de techniques pour transformer le papier et donner à voir sa texture, son volume. Patrice Pantin l'incise et révèle ainsi des lumières. Dominique de Beir perce, troue ses supports ; ses œuvres sont des palimpsestes, incarnant une histoire de ses actions.

Une sculpture de bouche de Frédérique Lucien attire notre regard comme un fragment, apparition dans les murs.

Chez Natalia Jaime Cortez, les dépôts de couleurs encadrent un blanc qui contient en lui une mémoire des différents gestes.

Guillaume Castel présente des sculptures de formes organiques, semblables à celles de la nature. Philippe Desloubières fait aussi naître des pièces aux volumes qui font écho à celles de plantes, en croissance, dans leur élan.

À découvrir également, les sculptures de Kacha Legrand qui convoquent un mouvement possible.

En prenant le temps, nous pouvons également apercevoir une des fleurs de Régis Perray qu'il a laissé sur son parcours.

Ainsi, cette exposition nous invite à découvrir la diversité du blanc, une couleur qui apparait par les manières dont les artistes s’emparent de leur support et de leur médium. Ici, la peinture, le dessin se fait sculpture et la couleur renforce la forme. Par sa lumière, le blanc accueille les couches de temps, les gestes des artistes.

Pauline Lisowski

Une exposition à découvrir jusqu'au 1er septembre