Le CAC Passerelle : découverte de plusieurs expositions dans un espace à l’architecture singulière.

À Brest, le CAC Passerelle propose plusieurs expositions qui prennent place chacune dans l’un de ses espaces à l’architecture spécifique. Le centre d’art mène des partenariats avec des lieux de différentes disciplines du graphisme à la danse, de la musique au design. Il accueille également des artistes en résidence, qui bénéficient ensuite d’une exposition.

Au rez-de-chaussée, comme une scène de théâtre, se découvre l’exposition de Vincent Malassis. L’artiste a composé un acousmonium, un concert de haut-parleur, dans une atmosphère feutrée. Ce projet a pour point de départ l’association du laboratoire de recherche scientifique à la Carène, salle de musique actuelle de Brest qui propose d’embarquer des artistes-chercheurs pour des explorations des fonds marins. Vincent Malassis travaille régulièrement en collaboration avec des personnes du territoire. Il révèle combien le milieu marin est tout sauf silencieux. Une sculpture d’une harpe de couleur bleue semble posée en équilibre, référence à un animal marin. Derrières des rideaux noirs, des films dévoilent des expérimentations sonores, des sons reproduits par des bruiteurs en studio. Ses œuvres jouent sur le vrai et le faux, l’illusion d’un espace où prendre le temps d’imaginer écouter des sons d’un espace, réel ou fictif.

Loïc Le Gall présente la première exposition en France de Marcus Jamhal. Ses peintures se découvrent selon le parcours de la coursive à l’étage du centre d’art. Elles condensent différentes références à des lieux dont il est originaire. Ses couleurs, ses paysages mouvants et ses perspectives bancales s’apparentent à celles des jeux vidéo. Des grilles surgissent dans ses œuvres, tel un motif qui se retrouve dans les différentes villes qu’il a fréquenté. Une peinture montre une forêt où les arbres paraissent humanisés, presque décharnés… Des portraits témoignent des personnes qu’il a rencontré lors de ses différents déplacements. Durant, un mois, il s’est immergé dans la ville de Brest pour produire un nouveau corpus d’œuvres. Elles transmettent son expérience quotidienne de ce territoire finistérien.

Des peintures biface invitent également à une circulation du regard à la découverte des éléments récurrents de sa pratique artistique.

Suite à sa résidence Maxence Chevreau dévoile des œuvres aux couleurs qui semblent passées. Il transforme l’espace d’exposition en y installant ses toiles qui incitent à y regarder à travers. Des bustes sculptés font écho à des figures issues des dessins animés. Sur les murs, des formes sont nées d’objets récupérés qu’il a figé dans la matière. L’artiste considère ses œuvres comme des haïkus, des propositions à partir desquelles le visiteur pourrait composer un récit. Il nous amène à vouloir traverser ses toiles, qui modifient nos repères spatiaux. Ses œuvres incarnent le temps, comme si à l’intérieur de leurs teintes pâles était condensée une mémoire de lieux, de territoires explorés.

Des liens se révèlent au travers de ces trois propositions, des échos formels et visuels, bien que chacune présente des axes très différents.

S’ajoutent à ses expositions solo une programmation vidéo « Ce sont les îles qui se déplacent », proposée par la commissaire Alessandra Prandin et en partenariat avec Finis Terræ, dans le cadre de Territoires Extra. Ces œuvres vidéo témoignent d’expériences d’immersion dans des territoires isolés en contact direct avec l’eau. La commissaire a choisi de scander cette programmation en trois parties comme pour nous conduire vers différents lieux que les artistes ont explorés lors de résidence.

Des expositions à découvrir jusqu’au 31 août au CAC Passerelle, Centre d’art contemporain de Brest.

Vincen Malassis, exposition The Noisy World © Passerelle Centre d'art contemporain, Brest - Photo : Aurélien Mole, 2019

Vincen Malassis, exposition The Noisy World © Passerelle Centre d'art contemporain, Brest - Photo : Aurélien Mole, 2019

 Marcus Jahmal, exposition Gombo © Passerelle Centre d'art contemporain, Brest - Photo : Aurélien Mole, 2019

Marcus Jahmal, exposition Gombo © Passerelle Centre d'art contemporain, Brest - Photo : Aurélien Mole, 2019