Laure Tiberghien et Victoria Ahrens : la photographie comme matière, image tangible
La première édition de la Biennale de l’image tangible fait découvrir des artistes qui dépassent les frontières de la photographie en tant que médium. De subtiles rencontres artistiques s’opèrent dans les expositions satellites. À Julio Artist-run Space, Laure Tiberghien et Victoria Ahrens explorent de nouvelles façons d’interroger la pratique photographique. Le fil conducteur qui les réunit est le travail de la matière et de la couleur ainsi qu’une recherche sur la perception de l’espace.
Laure Tiberghien s’attache à enregistrer la lumière elle-même et à faire surgir une diversité de couleurs. Ses images procurent une impression de plusieurs espaces infinis. La surface du papier a capté le mouvement, le temps qui passe, celui qui révèle l’œuvre. Ses travaux sur papier invitent à une expérience contemplative de la lumière et de la couleur. Des images chromogènes présentent des champs de couleurs, telles des fenêtres de lumière qui suggèrent un phénomène physique. Twins montre deux voiles à travers lesquels passe la lumière. Une sensation de trouble apparaît et amène un désir d’imaginer ce qui se cache derrière. Laure Tiberghien, en effet, ne s’affirme pas photographe mais plutôt plasticienne utilisant le procédé photographique. Ses œuvres témoignent de cette technique qui nécessite l’expérience du temps.
Victoria Ahrens travaille sur des images de paysages naturels. Ses projets l’amènent à mettre en évidence l’histoire des lieux, ses transformations et le passage du temps. Elle interroge notre rapport au paysage sublime, l’Altiplano des Andes, ou le fleuve Parana par exemple, qui attirent par leur puissance et leur fragilité. Son image issue de la série Altiplano présente des plis, comme si elle venait d’être pliée telle une carte de géographie qu’on emporte avec soi. L’artiste décompose le paysage et met ainsi en évidence sa topographie. Au sol, une installation, composée de différentes photographies dans un cadre de format triangulaire, propose un nouveau paysage. L’œuvre affirme une possibilité de changement et de nouvelles combinaisons de ces éléments, fragments photographiques. Dans une projection vidéo Icicle, Victoria Ahrens manifeste d’autant plus l’instabilité de certains paysages. L’artiste, en redonnant une place à la matérialité de l'image, révèle les changements que ces espaces lointains subissent.
Ainsi, ce nouvel « Assemblage » permet de découvrir de quelle manière les artistes déconstruisent et démultiplient les techniques de la photographie. Ici, les œuvres interagissent avec l’architecture du lieu d’exposition. Elles incitent à modifier nos habitudes de spectateur sur la photographie.
Pauline Lisowski
Une exposition à découvrir, jusqu'au 8 décembre, dans le cadre de la biennale de l'image tangible
Save the date: Samedi 17 novembre 2018 – 17h
Vernissage le 17 novembre à partir de 17h – 13 rue Juillet, 75020 Exposition du 17 novembre au 8 decembre 2018 du mardi au samedi de 16h à 19h Les expositions satellites de la Biennale de l’Image…
http://spaceinprogress.com/works/save-the-date-samedi-13-octobre-2018-17h-2/
Biennale de l'Image Tangible – BIT20 Paris
La Biennale de l’Image Tangible explore des pratiques qui tendent à s’émanciper d’un usage classique de la photographie. Que ce soit par le support, la technique ou la forme, la Biennale désire …
oeuvre de Victoria Ahrens