La cartographie est un objet artistique et scientifique qui ouvre l’imaginaire. La carte offre de multiples possibilités pour des expériences plastiques.
À la galerie Immix, l’exposition réunit des œuvres de six artistes d’univers artistiques bien distincts. Un premier lien qui les rassemble pourrait être le travail de la matière, l’image cartographique comme support pour interroger la représentation du réel.
Dans les œuvres de Brankica Zilovic, les fils de différentes couleurs construisent une représentation du monde. À l’aide des techniques de la broderie, elle évoque la fragilité et la complexité du monde. Pour elle, la cartographie est un moyen de faire surgir des récits et des histoires des pays aussi bien personnelles que collectives et en particulier, la Serbie, son pays d’origine.
Valentina Vanneli présente Carte d’Atlantide, une carte qui aurait subi l’effet de l’eau. Elle s’est inspirée des lectures du Timée et Critias de Platon, dialogues où le philosophe introduit le mythe d’Atlantide, cette île dont le destin est de disparaître dans la mer. Une grande image révèle l’effet de l’eau sur le film photographique. Cette œuvre évoque ainsi les phénomènes naturels.
Les photographies de Sylvie Bonnot, ces « Mues » montrent des paysages. L’artiste travaille l’image comme un sculpteur. Celles-ci, suite au procédé de froissage puis à leur marouflage, dévoilent une topographie d’un territoire.
La notion de peau sur laquelle des formes, des textures et des couleurs laissent apparaître un espace cartographié se retrouve dans les œuvres d’Isabelle Chapuis. Ses photographies témoignent des façons dont le corps humain est considéré selon les cultures. Si la relation à la cartographie ne se lit pas de prime abord, on peut saisir dans son œuvre une interrogation sur le visage et sur la parure comme vecteur de culture.
Les notions de lien, de connexion, la création d’un système de pensée, processus d’assemblage, se découvrent à travers les créations de Daphné Le Sergent : des agencements d’images pour témoigner d’une pensée. Camille Sauer compose des œuvres qui nécessitent un travail de compréhension d’un langage. Elles font écho au procédé de lecture des codes de la carte.
Ainsi, malgré son titre, cette exposition ne convoque pas uniquement la cartographie mais plutôt interroge les notions de perception et de représentation de l’espace. Les procédés de transformation, de métamorphose, de composition sont ici à l’œuvre. Chaque proposition artistique suscite l’envie de découvrir leur origine et l’histoire parfois qu’elle renferme.
Une exposition à découvrir jusqu’au 4 novembre.