Né(e)s de l’écume et des rêves, une exposition qui invite à voyager à travers les mers

La mer a d’abord suscité la peur pour être ensuite le paysage de récits, de mythes et de rêves. Des auteurs ont fait circuler des légendes et des images qui marquent nos esprits. Ce milieu a attiré et continue d’intéresser les chercheurs, les explorateurs, les navigateurs et les scientifiques qui ont plaisir à étudier et à rendre visibles la faune et la flore des fonds marins. Les artistes eux aussi prennent la mer et ses habitants comme sujets d’inspiration.

Cette exposition, proposée au Musée André Malraux du Havre, est le troisième volet d’un cycle consacré à la mer et à ses représentations. Elle est fondée sur les imaginaires qui naissent de ce milieu. Découpée en plusieurs sections thématiques, elle invite à parcourir ce paysage aux multiples secrets, à plonger dans les abysses et à contempler les figures mythiques, la faune et la flore qui la peuplent. Elle réunit un ensemble de 180 œuvres, peintures, littératures, arts décoratifs, films, photographies, etc d’une centaine d’artistes du XIXe siècle à nos jours.

Différents points de vue sont abordés, d’une tentative de témoigner des éléments, animaux et végétaux des profondeurs jusqu’à la représentation de scènes de récits fantastiques.

L’exposition s’ouvre avec de grandes peintures montrant différentes visions de la mer. Celles-ci mettent en lumière ce paysage mouvant qui a fait l’objet de nombreuses études et voyages. Puis la figure de Vénus apparaît sous diverses formes de représentation. Un angle plus scientifique se révèle au travers d’une salle conçue comme un cabinet de curiosités, constitué de trouvailles, de dessins naturalistes et de cyanotypes, entre autres. Ces pièces sollicitent un regard aiguisé et rendent compte d’un goût pour l’exploration et d’une volonté de dévoiler les espèces découvertes et observées. La section « Le monde de Nemo » présente combien récits, romans, films et photographies offrent un regard plus fantastique sur les profondeurs marines. Ce paysage a aussi donné naissance à des êtres fabuleux, sirènes, autres créatures hybrides ainsi que monstres marins. Une section de l’exposition est consacrée aux arts décoratifs de style art nouveau. On peut contempler diverses créations décorées de motifs de faune et flore marine. Et si la faune et la flore des profondeurs marines suscitent l’émerveillement, les artistes contemporains, tels que Nicolas Floc’h, Boyd Webb, dévoilent eux un paysage fragile, à préserver. Ce parcours se veut le plus exhaustif possible. Curieux, scientifiques, passionnés de nature, chacun peut trouver son bonheur au travers de cet ensemble si riche en œuvres, objets et documents prêtés aussi bien par de musées d’art que par des musées d’histoire naturelle.

Elsa Guillaume, qui fut en résidence sur le bateau de TARA en 2016 pour participer à l’expédition scientifique menée dans l’Océan Pacifique, a été invitée à réaliser un grand dessin in situ dans lequel elle raconte un voyage. Ce paysage dessiné mêle cavaliers marins et fonds abyssaux. Une sculpture en porcelaine, Mésoplagie complète cette œuvre : un ensemble de créatures marines, échouées, qui seraient remontées à la surface. Ces trois grandes araignées de mer paraissent être recomposées par l’artiste.

Ainsi, cette exposition est une ode à la mer. Elle met en lumière les multiples images et récits qui circulent et décrivent ce paysage. Elle permet de revenir sur les traces d’explorateurs et de replonger dans les textes qui nourrissent notre imaginaire et inspirent les artistes. Univers scientifiques et regards d’artistes se complètent. Le milieu marin se révèle être une source inépuisable de recherches et de motifs.

A découvrir absolument jusqu'au 9 septembre

Né(e)s de l’écume et des rêves, une exposition qui invite à voyager à travers les mers