L'espace d'exposition le Silo U1 se recouvre de la couleur bleue. Cette année pour l'édition n°3 de Colorama, quatre jeunes artistes femmes ont répondu à cette couleur pour proposer une nouvelle série d'oeuvres. Elles ont chacune conçu leur projet en fonction des volumes monumentaux de ce bâtiment. Leur rencontre fortuite a donné naissance à des relations esthétiques entre leurs univers : Les thèmes de la nature, du paysage, du voyage qu'elles expérimentent aux travers de différents médiums, sculptures, photographies, installations.
Marion Gervais explore les paysages naturels, le regard attentif, elle collecte des végétaux, toutes sortes d'éléments qu'elle fixe avec du pigment bleu. Ses créations ici exposées, dans la première salle, rappellent l'esprit du cabinet de curiosité. Telles des petites créatures, ces éléments ont un aspect mystérieux, précieux et appellent à l'envie de toucher. Des traces de bleu marquent les murs et renvoient aux parcours qu'a fait l'artiste.
Alix Boillot a créé une installation Potentielle exposition dans laquelle le visiteur peut prendre plaisir à s'imaginer dans un paysage hors du temps. Des formes patatoïdes bleues, au sol, invitent au jeu, des éléments à s'approprier, à manipuler. Elles suggèrent également des êtres de la forêt… Au fond, une vidéo montre un personnage comme perdu, en lévitation dans un espace bleu et appelle au rêve. Elle fait écho au roman "Les aventures d'Alice au pays des merveilles".
Anna Ternon, elle, s'intéresse à la représentation du paysage, à sa géomorphologie… Ses œuvres prennent la forme de récit, de fiction et ravivent des souvenirs. Dans la salle "Cathédrale", elle présente Topographie d'une rencontre, une installation qui mêle sculptures, textes et peintures. Des terres immergées sont comme stabilisées, élevées… Au fond, le processus de transformation de la matière se révèle. Ses peintures nécessitent une certaine acuité du regard : des lignes blanches symbolisent la topographie d'un paysage.
Photographe, Raphaëlle Peria utilise l'image comme une matière à sculpter. "J'enlève mais je révèle. Je m'approprie l'image. Je la transforme." explique-t-elle. En venant gratter, retirer la matière, elle met en lumière les lignes, les matières naturelles des paysages qu'elle a traversé. Par cette technique de soustraction, l'artiste fait apparaître les parties cachées, les couches, traces de l'évolution des milieux naturels. Ses œuvres suggèrent le phénomène de réminiscence, le fonctionnement de la mémoire.
Ainsi, cette exposition procure des sensations d'émerveillement, provoque l'envie de voyager, d'aller sur les pas des artistes. On redécouvre le bleu, cette couleur qui véhicule l'idée de nature. Elle inspire au calme, à la douceur, au paysage, de l'eau vers le ciel.
Une exposition à découvrir jusqu'au samedi 24 février, au SILO, U1, Château-Thierry.