Panorama, une installation d’Eva Jospin : comme dans une forêt

Eva Jospin a fait du carton son médium de prédilection pour former ses sculptures. Au fur et à mesure, elle a creusé les richesses qu'il contient. En le travaillant méticuleusement, elle en révèle toutes les possibilités de textures. Du matériau d'emballage au rebut qu'on trouve dans la rue, ses expériences l'ont amené à construire des forêts de cartons.

Cet été, dans la cour carrée du Louvre, Panorama, une œuvre, entre architecture et installation, invite à une expérience immersive et contemplative. Sa structure aux parois en acier poli-miroir reflète l'environnement. Elle attire l'amateur d'art, le simple promeneur ou le touriste à y rentrer. À l'intérieur, celui-ci découvre un paysage merveilleux. L'artiste a développé encore plus loin son travail de sculpture de son matériau. Du paysage, elle est allée jusqu'à réaliser des détails et révèle la diversité de texture du carton. L'installation reprend le principe des panoramas traditionnels au XVIIIe siècle, dispositif à l'origine des spectacles en ville. Le visiteur a l'impression de pénétrer dans une forêt ou dans une grotte. En faisant le tour, son regard se perd dans la profusion d'éléments et vers le lointain.

Cette installation joue sur des confrontations entre intérieur et extérieur, entre ville et nature. Le choix des matériaux renforce cette dualité : Les parois de la structure lui donnent un aspect froid, tandis que le bois amène la chaleur. Grâce à ces oppositions, Eva Jospin crée l'effet de surprise et invite le spectateur à se laisser porter par les images que renvoie cette forêt.

Cette installation convie au voyage. Elle procure également l'étrange sensation d'être comme dans un cocon protecteur, coupé de l'environnement pour se projeter dans un autre monde.

À découvrir absolument jusqu'au 28 août.