Atsunobu Kohira s'intéresse à la matière naturelle et à ses métamorphoses. La découverte de la catastrophe d'Hiroshima l'a amené à s'interroger sur l’électricité et l'énergie. À la galerie Maubert, il dévoile un ensemble d'oeuvres, sculptures, photos, installation et témoignages de performance, qui présentent différents rapports au temps.
La photographie Magnolia / Shuho révèle un étrange bouquet de lumière. Les branches deviennent ici source d’énergie électrique. L'artiste montre un curieux processus. À ses côtés, les Graphite Sculpture font référence à l'ikebana, l'art végétal japonais : un végétal séché est inscrit dans une étonnante structure géométrique. L’œuvre incarne une possible régénérescence. Une autre sculpture à la forme organique étrange laisse imaginer le travail du temps, l'impact d'un événement.
Au sous-sol, l'installation Outretemps invite le spectateur à observer au microscope, une pierre qui tourne. Trois photos paraissent à la fois présenter un paysage vu du ciel et un zoom sur de la matière. D'autres sculptures réalisées à partir de fragment de charbon leur font écho. Un diptyque au mur garde les traces de colophane, matière étrange obtenue à partir de la résine de pin, suite d'une performance réalisée avec la danseuse Juliette Gernez, avant l'ouverture de l'exposition. Cet acte révélait une sorte d’énergie contenue dans cette matière naturelle.
Ainsi, tel un archéologue, Atsunobu Kohira rouvre à chaque fois un nouveau regard sur les éléments naturels qui marquent les territoires. Il révèle la matière enfouie, témoignage de la transformation du paysage. Ses œuvres renvoient à plusieurs temporalités, celle du passé du lieu et son devenir.
Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 11 juin
Shuho / Magnolia 02, Tirage argentique contrecollé sur aluminium, caisse américaine,125×160 cm, 2/3, 2014, copyright galerie Maubert
Outretemps, Panneau LED 144×144 cm, lapis lazuli et technique mixte, 2013, copyright galerie Maubert