Eternel retour : 2e réflexion sur le temps à la galerie Perception Park

Comme à chaque date d'anniversaire, la galerie Perception Park interroge le temps cyclique. Le choix des œuvres et la scénographie invitent le spectateur à un aller-retour aussi bien spatial que temporel. Formes, matériaux et objets expriment l'idée d'infini et d'un mouvement en perpétuel recommencement.

Stéphanie Saadé interroge la relation entre les matériaux. Elle révèle les processus de transformation de la matière. Les soudures, telles des sutures ou des cicatrices, traduisent un passage, un échange d'énergie. Au delà d'un travail sur la forme et sur la composition, l'artiste interroge l'attachement de l'individu à un territoire. La couleur doré, symbole de l’éternel se retrouve dans plusieurs œuvres, dont celle de Thomas Tronel-Gauthier. L'artiste laisse surgir une forme organique, qui fait écho à un paysage. Au mur, sa teinte capte le regard du spectateur.

Si la vidéo d'Alderic Trevel nous renvoie à l'infini du temps qui coule, l’œuvre Des Révolutions des Sphères Célestes (Hommage à Copernic) de Rodolphe Delaunay joue sur le trouble du temps. Sa pièce, composées de plusieurs éléments circulaires, objets du quotidiens, évoque un possible objet scientifique, une mécanique arrêtée.

L'éternel retour apparait également comme une relation réflexive. On se sent observé par la pièce de Mathieu Mercier, tel un appareil de surveillance. Pourtant, elle nous renvoie notre reflet, nous donnant comme une lueur d'espoir. La vidéo The Eternal Return de Pascal Lièvre délivre un autoportrait qui mêle à la fois l'angoisse et la promesse d'une éternité possible.

Le temps prend un caractère ludique dans deux pièces côte à côte. Eternel retour II de Célia Nkala est une sorte de toupie. À partir d'un assemblage d'objets liés au temps, l’œuvre symbolise un temps disloqué et recomposé. Quintessence de Mathieu Mercier et Aldéric Trevel, énigmatique, incarne le hasard.

Si la portée conceptuelle et philosophique de l'exposition oblige le spectateur à faire un travail intellectuel, celui-ci est quand même invité à promener son regard. La situation des œuvres permet aussi de révéler l'architecture de la galerie.