Conçue tel un cabinet de curiosité, à la galerie Perception Park, l'exposition Rancho Mirage invite le regard à se déplacer, à s'arrêter sur des images et petites sculptures qui emmènent ailleurs.
Dans la vidéo Loveland de Stéphanie Lagarde, des noms idylliques défilent : Aurora, Sun Valley, Aventura, Mad River. De ces toponymes, on imagine un lieu idéal, une terre promise. Nous comprenons peu à peu qu'ils indiquent une ville située au Colorado… L'artiste joue sur le pouvoir évocateur des noms pour nous faire croire à un ailleurs. Elle met en évidence le voyage immobile suscité par la lecture. En parallèle, la vidéo de Pauline Bastard renvoie à l'imaginaire de la carte postale. L'artiste recompose un récit à partir de textes, souvenirs de voyage. Sur l'image, ils deviennent des sous-titres qui présentent une vision utopique de places.
La scénographie de l'exposition accentue le goût pour l'exotisme. La photographie de Graziella Antonini montre un paysage fabuleux. Elle amène le regard jusqu'au plafond, comme percé par le dessin de Pierre-Roy Camille. Il nous transporte dans un univers naturel à la végétation extraordinaire et prolifique. Claire Trotignon recompose des paysages, nous donnant à voir un autre lieu enchanteur.
Au sol, Kirill Ukolov a installé un château de sable en béton. Avec des matériaux ordinaires, il évoque une cité perdue. Les pierres de Nicolas Tourre sont comme les indices d'un voyage. Les marques de peinture peuvent renvoyer à des traces laissées sur un territoire parcouru.
La carte postale, emblème du souvenir est présente sous diverses formes. Thomas Tronel-Gauthier l'utilise pour son aspect plastique. Dans Bons baisers d’Halong Bay, la peinture, par un jeu de pliure devient objet sculpturale. La matière laisse naitre des silhouettes fantomatiques qui évoquent les célèbres sucs de roches de la baie d’Halong
se reflétant dans la mer : Une multitude de paysages. Pieter van der Schaaf, quant à lui travaille une nouvelle écriture de la carte postale, créant ainsi un fantasme face au paysage. Une œuvre de Coraline De Chiara complète ces différentes perceptions du voyage où le réel et la fiction se mêlent.
Rancho Mirage propose ainsi de réveiller nos illusions et nos désirs de voyage. Les images, dessins, peintures, pierres et vidéos forment des palimpsestes, couches de récits et souvenirs de lieux traversés.
À découvrir absolument jusqu'au 31 octobre.