La Terrasse, un centre d’art contemporain ouvert sur la ville

L'exposition inaugurale Entrées libres, à La Terrasse, centre d'art contemporain de la ville de Nanterre, annonce les enjeux de ce nouvel espace : réunir les publics et les savoirs, un ancrage dans la ville, en dialogue avec le monde du travail et tourné vers les habitants. Ce lieu résulte de la recherche depuis 2011, de déménager la galerie municipale Villa des Tournelles.

Sur le toit-terrasse, dans l'optique d'un développement de l'art dans l'espace public, Krijn de Koning a imaginé Axes, une structure en bois. L’œuvre incarne ici l'ouverture et les relations entre le territoire et le nouvel espace d'art. Dans la même veine, place Nelson Mandela, une vitrine est investie par HSH, un collectif de jeunes artistes. Pour l'exposition, il a imaginé une installation inspirée par le contexte urbain des Terrasses. Playtime fait référence au film éponyme de Jacques Tati, sur l’émergence de la machine dans la ville moderne.

Exposée à cette occasion, la collection municipale, commencée depuis 10 ans, a la particularité d'être le fruit d'acquisitions, dans le cadre du projet de la ville d'entretenir des liens avec l'histoire et le territoire. Ces différentes œuvres sont accrochées dans les équipements municipaux et temporairement dans des établissement scolaires pour des actions pédagogiques. En écho, œuvre participative et porteuse d'une réflexion sur l'usage du lieu, Matrice 2051 du collectif courants faibles de Liliane Viala et Sylvain Soussan, associe les visiteurs et les usagers à mener une réflexion sur le futur de ce lieu. Le projet se développe comme un chantier participatif sur la tentative de définition d'un lieu d'art du 21e siècle et comme la préfiguration d'un comité de vie du lieu. Les usagers et les visiteurs sont invités à marquer ce qu'ils envisagent pour le centre d'art et sa relation à la ville.

Dorothée Selz propose une autre approche de l'art participatif. Avec Mondes futurs, créé in situ, sur un pilier, elle construit avec des bonbons une sculpture comestible. Cette "œuvre-offrande" est ici un acte social de partage, qui hérite de l'art populaire traditionnel. Capula de Pedro Reyes est une alcôve métallique, suspendue qui invite chacun à l'habiter. Sa forme fait référence à un noyau et préfigure des rencontres possibles. Tony Matelli, lui, joue sur l'illusion du réel. Avec Weed, qui a l'apparence d'une herbe, il fait référence à la végétation du proche environnement urbain. L’œuvre fait aussi écho aux deux parcs, de part et d'autre de l'axe Seine-Arche, créés par Gilles Clément, l'auteur du concept du "Jardin en mouvement". Ici, elle met en évidence le rôle du centre d'art et son emprise directe sur le territoire architectural et social.

L'exposition est également axée sur le témoignage du paysage. Le Studio Marlot & Chopard présente la photographie Les tennis à Saint-Pierre-du-Vauvray, issue de la série Paris – Rouen – Le Havre. Cyrille Weiner, s'est lui intéressé à l'évolution du contexte dans lequel s'inscrit le nouveau centre d'art. Ses deux photographies font appel à la mémoire du site et nous révèle ainsi une vision peu connue du territoire des Terrasses de Nanterre.

À découvrir hors les murs, l'intervention de Philippe Richard sur la Conque, au parc des Anciennes-Mairies.

Ancré dans une relation forte au territoire, le nouveau centre d'art dispose de nombreux espaces : intérieurs, ouverts sur le paysage et extérieurs. Les Terrasses de Nanterre, espace en évolution et au potentiel d'investissement seront un terrain propice à l'art dans l'espace public. Dès son ouverture le 28 juin, l'espace d'art contemporain a débuté une programmation d'ateliers, de recherches, de débats et de rendez-vous à toutes heures (notamment le 16 septembre, une conférence du philosophe Christian Ruby). On attend avec impatience la suite prometteuse.

Entrée libres, exposition inaugurale du nouveau centre d'art, La Terrasse, Nanterre, jusqu'au 27 septembre.