Avec l'exposition "L'image dans la sculpture", le Centre Pompidou ouvre l'Espace 315 à quatre jeunes artistes : le Néerlandais Navid Nuur, co-commissaire de l'exposition, l'artiste danoise Nina Beier, le Néo-Zélandais Simon Denny et l'artiste grec Yorgos Sapountzis. Ils explorent l'image et le médium pour créer de nouveaux rapports entre les disciplines. Le titre de l'exposition a été choisi en référence à ces nouvelles approches de l'image. Mais il ne s'agit pas uniquement de sculptures : installations, travaux, sculptures et autres pièces plus petites entretiennent des rapports parfois directs, parfois plus subtiles avec l'image.
Les oeuvres sont mises en scène dans un grand espace ouvert, qui peut nous évoquer un atelier ou un appartement d'artiste. Les pièces peuvent ainsi dialoguer entre elles et créer toutes sortes de résonnances. De cet agencement résultent des vides et des obstacles. Nous sommes incités à effectuer un parcours non linéaire et invités à participer à une œuvre de Navid Nuur, spécialement conçue pour l'exposition et à appeler son téléphone plaqué au mur.
Dès l'entrée de l'exposition, une peinture attire notre attention : Navid Nuur l'a réalisée à partir de cendre d'allumette. Face à cette pièce, une oeuvre du même artiste est réalisée à partir de déchets issus de la production de l'exposition. Nina Beier elle, utilise des images trouvées sur internet et les colle sur des mobiliers, des objets du quotidien. Ainsi, meubles TV, radiateurs, trapèzes et même fauteuils se retrouvent privés de fonction, inutilisables et deviennent des supports d'images banales. Plus loin, les pièces de Simon Denny imitent les images en mouvement. Cet artiste s'intéresse aux nouveaux médias, producteurs d'images à la carte. Ses pièces révèlent la modification de notre vision par les nouveaux supports de l'image. Au fond de la longue grande salle, une installation conçue comme une sorte de cabane bricolée abrite des vidéos qui documentent Die arbeiter und die Badenden, une performance de Yorgos Sapountzis. Cet artiste conçoit des oeuvres qui mettent en tension la fragilité, le caractère éphémère et une certaine monumentalité. Remarquables dans l'exposition, les cloisons en mousse florales de Navid Nuur apparaissent comme un élément de scénographie. L'artiste les intitule les "interimodules", des formes temporaires qui sont récréées pour chaques exposition et réadaptées à chaque espace.
Cette exposition est à découvrir jusqu'au 5 août, à l'espace 315 du Centre Pompidou, Paris.
Seuilleur (en piliers), Navid Nuur