Le signe singe, Virgine Yassef et Julien Bismuth, une exposition à découvrir au Centre d’art contemporain de la Ferme du Buisson, Noisiel



Le signe singe, Virgine Yassef et Julien Bismuth, une exposition à découvrir au Centre d'art contemporain de la Ferme du Buisson, Noisiel

Depuis plusieurs années, Virgine Yassef et Julien Bismuth échangent et se promènent ensemble. Chacun a sa démarche personnelle, mais au carrefour de leurs rencontres s'est tissé en 2011, un premier projet en collaboration. Les deux artistes ont commencé par découvrir une note pour un scénario de Marcel Broodthaers, qui prévoyait la rencontre d'un homme et d'un singe, le premier devant être actif, le second passif : un film non réalisé. J. Bismuth et V. Yassef proposent chacun deux versions du scénario en inversant les rôles et filment le singe et l'homme dans l'hôtel Lutetia, une œuvre insolite qui met le spectateur en situation de contemplation. De ce projet autour de la question de l'échange entre l'homme et l'animal est née l'idée d'une expositions à deux voix où les travaux des artistes se répondent.

Dans les espaces d'expsition, les artistes ont exploré les thématiques qui leur sont chères, l'apprentissage, le rapport au corps et au langage et une certaine théâtralité. C'est également un intérêt pour les expérimentations scientifiques qui se lit à travers les œuvres, vidéos, installations etc…

Dans la première salle, Julien Bismuth a installé ses "sculptures-paresseuses", des petits objets qui n'ont pas de fonction déterminée et qui pourtant donnent lieu à de nombreuses lectures possibles. Dans la salle blanche, ils se perdent tout en composant un théâtre de petits objets silencieux. Dans son processus de création et de déplacement des objets, cet artiste utilise aussi l'écrit, à la fois en amont et après l'exposition. Il entretient une relation sur le long terme avec les œuvres et les écrits qui les accompagnent, jusqu'à la publication d'un livre prévu pour la fin de l'exposition. Plus bas, nous sommes invités à passer à travers Le château de l'araignée, installation de Virginie Yassef. L'artiste explore ici les jeux de ressemblance et plonge le spectateur dans une forêt labyrinthique, invité à franchir les planches de faux bois entremêlés. L'ambiance sonore d'un combat de samouraïs l'attire vers la vidéo de Julien Bismuth. Sur celle-ci, on voit une maquilleuse qui peint des gammes de couleurs primaires sur le visage d'une actrice. Repassant à travers ce paysage de poutres, on se trouve face à Willie Billy, une vidéo du même artiste qui fait écho à la première.

A l'étage, également dans les murs blancs d'une salle, Julien Bismuth met en scène à nouveau ses petits objets (photo ci-dessus). A remarquer particulièrement, la pièce Ou, qui se dissimule dans l'espace et qui change de forme selon l'espace d'exposition. Dans sa vidéo A while (un moment), les choses se placent, se déplacent et se transforment d'elles-mêmes. Filmées dans l'atelier de l'artiste, elles dévoilent leur sens et nous laissent découvrir un hors-champ du travail de l'artiste comme un avant de l'exposition. Dans une autre salle, on peut découvrir une œuvre de Virgine Yassef, issue de son spectacle en deux parties, On n'a jamais vu de chien faire, de propos délibérés, l'échange d'un os avec un autre chien (2). L'oeuvre rappelle la théâtralité du spectacle. Un écho à cette oeuvre en deux parties s'établie directement avec l'installation vidéo Perroquet de Julien Bismuth, une pièce qui existe sous deux formes différentes.

A l'extérieur, nous sommes surpris par le bruit d'un singe, caché dans un arbre ! A côté, Virginie Yassef y a planté un Araucaria du Chili, autrement dit l'arbre nommé Désespoir du singe.

Cette exposition met en lumière les projets de l'artiste qui se font écho, aussi bien sur le plan de la réflexion que sur le plan formel. Tout deux avaient d'ailleurs déjà réalisé plusieurs œuvres avec des animaux. Le singe est pour eux l'animal symbole du mimétisme, de l'imitation, de la reproduction, thèmes qu'on retrouve au travers de leurs autres installations, objets et vidéos.

Le 15 septembre, à 15h, aura lieu le re-vernissage de l'exposition : l'occasion de re(découvrir) l'exposition avec de nouvelles oeuvres proposées par les artistes.

Exposition jusqu'au 27 octobre, au Centre d'art contemporain de la Ferme du Buisson, Noisiel.

fermeture estivale du 29 juillet au 3 septembre inclus.

Le château de l'araignée, installation de Virginie Yassef

Le château de l'araignée, installation de Virginie Yassef

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