Au-delà du street art, une exposition au musée de la poste, Paris

Le musée de la poste propose de découvrir l’évolution du street art, de la rue au musée. Avec un parcours historique, l’exposition témoigne d’abord du début du mouvement en France avec les
oeuvres des pionniers, Ernest Pignon-Ernest, Jérome Mesnager, Jef Aérosol, Blek le rat, Gérard Zlotykamien. Ces artistes dont certains très connus aujourd’hui comme Ernest Pignon-Ernest, qui
colle ses dessins de personnages à échelle 1 dans des lieux chargés d’histoire, ont influencé toute une nouvelle génération de street artistes français. Miss. Tic, est une des street artistes
femmes présente dans l’exposition. Ses personnages en noir et blanc marquent de nombreux murs de Paris. Avec ses aphorismes qui les accompagnent, elle interroge le passant sur la condition
féminine et sur l’art.

DSC01287.JPGLa suite de l’exposition témoigne du paysage actuel du street
art. C215 travaille au pochoir et semble suivre la même lignée que Blek ke Rat. Invader a envahi le monde de ses petites mosaïques. On peut en croiser partout à Paris et en 2012, le nombre
d’oeuvres collées dans la ville a été estimé à 3000. Inspiré par l’idée du jeu, il utilise maintenant le célèbre Rubik’s cube auquel il fait subir toutes sortes de variations et notamment des
tableaux représentant des peintures célèbres de l’histoire de l’art. Vhils, lui se distingue des autres street artistes car il soustrait la matière des murs où il intervient. Il oeuvre tel un
archéologue faisant resurgir les différentes couches historiques des murs de Paris. Swoon, elle colle des oeuvres sur les murs qui ont un rapport narratif très fort, et témoignent de ses
expériences personnelles. Shepard Fairey semble l’être l’un des artistes les plus engagés politiquement. Bansky dont l’identitée reste aujourd’hui secrète est devenu très célèbre en France grâce
au film « Faites le mur ! ».  Dran a été remarqué et soutenu par Bansky. Dans ses oeuvres, il mêle un regard cynique et un certain humour, du à un regard critique sur la société contemporaine.
Le travail de Ludo est d’un tout autre ordre. Il s’est choisi la couleur verte qu’il associe au blanc et au gris pour créer un univers étrange peuplé de créatures hybrides. Pour l’exposition, il
a créé une installation qui convoque notre imaginaire avec un papillon énorme. A côté de lui, nous semblons tout petits. L’atlas lui est imprégné d’une culture de l’écriture, des calligraphies
anciennes et orientales du Maroc. Ses toiles sont de véritables labytinthes d’écritures vers le décoratif. Pour l’exposition, il a d’ailleurs réalisé un labyrinthe calligraphique au sol. Pour
Rero, c’est l’écriture et plutôt le langage qui l’intéresse pour mettre en avant la mémoire d’un lieu qui est voué à disparaître. Une grande installation est présentée pour l’exposition. (photo
ci-dessus)

Cette exposition révèle un parti pris fort de montrer la scène française du street art. La commissaire de l’exposition est allée à la rencontre de ces artistes et en a même rapporté leurs outils.
Chaque espace constitue comme l’atelier de l’artiste avec ses oeuvres et ses matériaux. L’exposition met l’accent sur le double ancrage de ces artistes, à la fois dans la rue et présents dans les
musées et les galeries. Elle permet de dépasser l’ancienne image qu’on a pu avoir du street art, à ne pas confondre avec le graffiti art.

Une exposition à découvrir jusqu’au 31 mars

au musée de la poste, Paris