L’artiste Anita Molinero occupe la galerie Michel Journiac, de l’université d’arts plastiques de Paris Panthéon-Sorbonne, avec ses pièces de rebuts de la société transformées. Son travail est
signe d’une certaine violence faite au matériau. Les moyens de déformations et d’agressions modifient ses objets pris dans la société. Pour l’artiste, il s’agit toujours d’une première rencontre
avec un matériau qui a déjà subi une transformation. Elle aime glaner ces objets et amener le spectateur à réfléchir sur leur lieu de provenance. Ses matériaux de prédilections sont les poubelles
en plastique, les matelas en mousse, les fourrures mais encore pour cette exposition des objets plus froids, tels que des fauteuils pour handicapés et des arceaux pour vélos.
Pour cette exposition, on peut découvrir un ensemble de pièces
installées dans l’espace, en écho à leur passé de résidus. Au sol, des poubelles bleues ont subi des sortes d’excroissances et de boursoufflures, des matelas jaunes en mousse semblent avoir été
en fusion par endroit. Ils gisent ensemble… Au mur, on peut voir d’autres pièces qui captent notre regard par leur violence mais en même temps par leur organicité. Pour la sculpture qui porte
le nom de l’expostion, elle a réalisé des sortes de greffes de fourrures, ayant subi une sorte de bain sale, à des antennes satellites, objets rebuts de la société. Sur un mur, elle a réalisé une
pièce composée de plusieurs phares rouges de voiture. Un spot l’éclaire et renforce l’aspect plastique et la transformation des matériaux. Pour une autre pièce, Anita Molinero a mêlé la forme
industrielle et la forme artistique. Elle utilise de plus en plus des moyens de transformations industriels, qui lui permettent d’obtenir des transformations étranges et violentes. Elle a
également réalisé une installation à l’aide de fauteuils pour handicapés et d’arceaux pour vélo. Elle dit vouloir faire éprouver au spectateur la sensation du corps comprimé, à la fois immobilisé
et mobile.
Anita Molinero a conçu récemment une oeuvre d’art publique à Paris : un projet de station complète pour le tram 3. Des pièces issues de ce projet sont visibles dans l’exposition.
Hallali, une expositon à découvrir jusqu’au 8 février
galerie Michel Journiac, Université d’arts plastiques Panthéon-Sorbonne
47, rue des bergers, 75015 Paris
ouvert du lundi au vendredi de 13h à 17h.
Pour plus d’informations : GalerieJourniac@univ-paris1.fr