Depuis quelques mois, la galerie Thaddaeus Ropac s’est dotée d’un nouvel espace, gigantesque. C’est à Pantin, dans un ancien bâtiment industriel du début du 20e siècle que la galerie présente un
nouveau groupe d’oeuvres d’Anselm Kiefer. L’artiste allemand inaugure un nouveau cycle d’expositions avec un ensemble de toiles et de sculptures monumentales dignes du lieu. L’exposition
s’intitule « Les non-nés » et Kiefer a réalisé un ensemble d’oeuvres qui traitent de la naissance, de l’origine, de la création mais aussi du rejet de la vie.
A l’entrée de la galerie sont présentées cinq vitrines de
photographies sculptures. Kiefer a intègré à la photographie des éléments naturels peints et des vêtements. Il évoque l’enfance, la mémoire d’une naissance et enfance perdue. Dans plusieurs
installations, l’artiste convoque notre imaginaire lié à la mémoire. Des enfants sont-ils nés et morts ? Se sont-ils allongés sur ces sommiers instables ? Dans une autre installation, on retrouve
les motifs chers à Kiefer, les tournesols fanés et figés par la peinture blanche. Dans la salle qui suit sont exposées deux gigantesques installations. Kiefer a créé une sorte de gigantesque
sculpture à base d’éléments liés à la mécanique et d’autres liés à la nature. Elle se présente comme une machine qui fait jaïr des tournesols et des bobines de films, dans un mouvement
interrompu, brisé. L’autre installation est une vitrine dans laquelle sont posées des pierres et autres petites vitrines. Celle-ci semble plus énigmatique et recquiert les explications de
l’artiste car elle renvoie, en réalité, à un passage du Nouveau testament.
Dans les deux autres immenses salles sont présentés deux ensembles d’immenses peintures. Celles-ci sont d’une grande force, avec une accumulation de matières et d’éléments qui les rendent comme
des peintures sculptures. Dans la première salle, les peintures font surgir un mouvement grâce au geste et à la matière. Des cheminements se dessinent ainsi qu’un paysage verdâtre et jaunâtre.
Dans la deuxième salle, les peintures gigantesques semblent plus pesantes. D’ailleurs, Kiefer y intègre des éléments très lourds mais également des balances. Il fait référence à l’alchimie mais
aussi à un rapport entre le microcosme et le macrocosme. Dans une autre peinture; il fait référence à un champignon qui atteint la seigle et noircit les épis. Il semblerait que Kiefer mêle à la
fois des réfèrences à la vie et à la mort, mais aussi à une certaine attente. Face à ses toiles, nous cherchons des points de repères, comme des référents à un territoire qui surgissent mais
l’ajout des éléments externes lourds et prenant tout l’espace de la toile perturbe notre sens le lecture et fait dire tout autre chose.
Anselm Kiefer a réalisé un ensemble d’oeuvres qui rappelle Monumenta 2007, sous la nef du Grand palais. Dans le gigantesque espace de la galerie Ropac, il a pu présenter des peintures et
sculptures monumentales qui dialoguent entre elles par un jeu de renvoi de motifs et de référents à la nature, à la matière mais aussi à la thématique de la vie et de la naissance.
Les non-nés, une exposition d’Anselm Kiefer, à découvrir absolument jusqu’au 23 février
à la galerie Thaddaeus Ropac, Pantin (93)
OUAH ! trop bien… cela donne vraiment envie
OUAH ! trop bien… cela donne vraiment envie